Ceux qui ont croisé son chemin se souviennent d’un homme blagueur et jovial, mais aussi d’un chef exigeant qui a porté haut les couleurs de la cuisine française à New York. Figure de la communauté des restaurateurs tricolores de la Grosse Pomme, Michel Pombet est décédé, mardi 7 novembre, à la suite d’une crise cardiaque. Il avait 70 ans.
Une cérémonie sera organisée en sa mémoire le mardi 14 novembre à la Maison funéraire Barquin (7101 Broadway à Guttenberg, dans le New Jersey) entre 4pm et 8pm. L’espace peut accueillir quelque 200 personnes, indique Catherine Amsellem, sa conjointe qu’il a rencontrée au restaurant breton de Midtown, le Tout va bien, quand elle lui a demandé une cigarette. « Il était et restera une lumière dans ma mémoire et celle de mon fils. Il était très patient, bon, avec un sens de l’humour à couper au couteau, confie-t-elle. J’ai vécu une grande aventure avec lui ».
Le Parisien a fait ses armes à la brasserie Fouquet’s dans les années 1970 et travaillé aux côtés d’un chef privé au Mexique. Il a décidé de s’installer à New York après avoir eu un coup de cœur pour la ville lors de l’un de ses déplacements professionnels. « À l’époque, il voyageait énormément. Quand il a vu New York pour la première fois, il a tout de suite su qu’il voulait rester ici, raconte Catherine Amsellem. Il a laissé derrière lui une vie luxueuse, à travailler entre Aspen et les hôtels particuliers avec le chef privé. Il savait que New York allait le faire vibrer ».
Son intuition était la bonne. Dans la Grosse Pomme, il a notamment été chef exécutif chez Demarchelier, une institution française de l’Upper East Side, avant de lancer en 2004, avec un associé, son propre restaurant, Jolie, sur Smith Street (Brooklyn).
Deux ans plus tard, il ouvrait, avec Catherine Amsellem, son fameux bistrot Le Parigot, clin d’œil à son accent et ses racines. Dans ce petit coin de Paris, entre SoHo et Chinatown, à l’ambiance conviviale et intimiste, le chef régalait les foodies de ses classiques – son succulent coq-au-vin, mais aussi son cassoulet, sa ratatouille, son pot-au-feu… Le Parigot a fermé ses portes en 2016. « Il faisait une cuisine à la bonne franquette, de terroir, solide. Une cuisine que tout le monde aime », résume le restaurateur Jean-Jacques Bernat, un ami depuis 1996. « On perd un pilier. Je pense que Manhattan va se réveiller et se dire: où est notre Michel ? ».
« C’était un personnage. Il faisait partie des incontournables », ajoute Armel Joly, co-propriétaire d’Ocabanon à Chelsea, où Michel Pombet a assuré des rotations en cuisine pendant la pandémie, le temps de reconstituer les équipes. Membre de l’Académie culinaire de France, le chef a également parrainé Alexandre Mur, un autre fondateur d’Ocabanon, pour qu’il rejoigne la prestigieuse association de toques blanches. « Il soutenait en permanence ses amis restaurateurs. C’était quelqu’un de bienveillant qui ne se plaignait jamais ».
Conformément à ses souhaits, Michel Pombet sera incinéré et ses cendres seront rapatriées à Paris. « Il a eu une vie culinaire bien remplie, conclut Jean-Jacques Bernat. J’espère qu’il va trouver à présent la sérénité et le repos qu’il mérite ».