Depuis vendredi 11 janvier, “The Upside” est dans les salles obscures américaines. La version américaine d’”Intouchables” s’inspire de l’histoire touchante et vraie de Philippe Pozzo di Borgo, tétraplégique à la suite d’un accident de parapente, et de son auxiliaire de vie Abdel Sellou.
Sept ans après l’inoubliable prestation de François Cluzet et Omar Sy, c’est au tour de Bryan Cranston d’interpréter Philipp Lacasse (Philippe dans “Intouchables”) et à l’humoriste américain Kevin Hart d’incarner Dell Scott (Driss dans la version française). Nicole Kidman assure le rôle d’Yvonne, assistante de Philipp. Pour cette nouvelle version, l’histoire à été entièrement transposée à New York, entre l’Upper East Side d’où est originaire Philipp Lacasse, et le Bronx où vit Dell Scott.
Si les noms des caractères principaux et les lieux changent, le synopsis est identique, parfois jusqu’au mot près. La plupart des éléments qui ont fait le succès d’ “Intouchables” sont repris : le clivage social entre les deux personnages, le franc-parler de Dell, ou encore la passion pour la musique classique de Philipp. Plusieurs scènes cultes comme celle de l’opéra sont également entièrement transposées pour la version américaine.
Une version plus “soft”
Même si le duo entre Bryan Cranston et Kevin Hart n’est pas aussi complice que celui formé par François Cluzet et Omar Sy, le nouveau duo a séduit le public américain. Considéré comme l’un des humoristes les plus drôles des Etats-Unis, Kevin Hart endosse plutôt bien le rôle de Dell. Rebelle, provocateur et drôle, l’acteur livre une prestation unique tout au long du film, qui permet de se détacher de la version originale.
Le film laisse pourtant un arrière-goût de déjà-vu. “The Upside” est beaucoup moins provocateur que la version française. Les blagues ne s’enchaînent pas et plusieurs passages cultes ont été retirées, peut-être pour ne pas offenser le public américain. C’est notamment le cas de la scène “Pas de bras, pas de chocolat”, où le personnage de François Cluzet demande à son aide de lui donner du chocolat. Ce dernier lui oppose cette phrase en sachant que Philippe a perdu l’usage de ses bras… Le film américain verse également beaucoup plus dans l’émotion de Philipp suite à son accident et à la mort de sa femme, qu’il voit dans ses rêves.
Aux Etats-Unis, les premières critiques ont commencé à fuser. Si aucune d’entre elles ne parle de “racisme” comme cela avait été le cas à la sortie d’ “Intouchables” en 2011, beaucoup pointent du doigt un film remplis de clichés vis-à-vis des classes sociales. “Le réalisateur Neil Burger et le scénariste Jon Hartmere n’ont pas fait assez pour brouiller les stéréotypes que les deux personnages représentent, en particulier celui de Kevin Hart, un ancien condamné en manque de pension alimentaire”, écrit Variety, le même magazine qui avait étrillé “Intouchables”. En tout cas, le film connaît déjà un beau succès avec 20 millions de dollars de recette.