C’est l’événement de ce printemps à Palm Springs. N’y voir aucune allusion au réseau X, ex-Twitter, ou à un quelconque film érotique. Pour sa quatrième édition en Californie, la biennale d’art Desert X, dévoile, jusqu’au dimanche 11 mai, treize installations d’artistes internationaux, dont sept nouveautés, plantées aux quatre coins de la vallée de Coachella, et en visite libre et gratuite. Cet événement de « Land Art », un mouvement apparu au cours des années 60, et invitant l’art à s’exposer en harmonie avec la nature, s’invite à Palm Springs depuis 2017 et s’est même exporté hors des frontières de la Californie, notamment à Alula, dans le désert d’Arabie Saoudite.
Pour découvrir les œuvres réparties dans toute la vallée – dont on vous dévoile nos cinq préférées -, commencer par télécharger l’application Desert X qui offre un plan pratique et un brief sur l’histoire des installations à voir. Réalisable en une journée, le parcours emmène du nord de Palm Springs jusqu’à Rancho Mirage au sud et Palm Desert à l’est, et dévoile quelques œuvres fantastiques plantées dans le désert et au pied de montagnes ultra photogéniques.
En venant de Los Angeles, débuter le voyage avec l’artiste mexicain Jose Dávila et son installation « The act of being together » (Worsley Road entre Pierson Boulevard et Painted Hills Road, Desert Hot Springs). Avec en arrière-plan, les éoliennes géantes de Palm Springs, les pierres de marbre monumentales réunies par l’artiste racontent l’histoire d’une carrière mexicaine située à une centaine de kilomètres de la frontière entre les États-Unis et le Mexique, dont les blocs ont été transportés d’un pays à l’autre. Une « migration » qui questionne sur « la place de l’homme et un état de devenir en suspension », dixit l’artiste.
À 2 kilomètres à peine plus à l’est, la « Soul Service Station » (Pierson Boulevard entre North Indian Canyon Drive et Desert Terrace Way, Desert Hot Springs) d’Angelena Alison Saar, fait découvrir une mini station de service entièrement réalisée à partir d’objets de récupération, et posée au pied des montagnes de Morongo Valley. À l’intérieur, s’y découvre une femme noire sculptée, entourée de médaillons argentés symbolisant des vœux de guérison et d’espoir. Pour enrichir l’expérience, une pompe à essence délivre des poèmes. Une œuvre pensée pour servir « l’essence de l’âme », dit-elle.
À une dizaine de minutes au sud, suivre « Usui », l’œuvre composée de drôles de nuages signés de l’artiste Sanford Biggers (480 W Tramview Road). Juchés à une dizaine de mètres du sol, ses deux nuages réalisés tout en sequins brillants, « symboles de liberté et d’interconnexion », ont été installés à quelques mètres du James O. Jessie Desert Highland Unity Center. Cette communauté noire fut déplacée ici au début des années 60 et chassée du centre de Palm Springs en raison de projets commerciaux.
Plus à l’est, filer au Sunnylands Center & Gardens, un parc arboré de jardins ultra manucurés avec accès gratuit au café et au grand jardin central. S’y dévoile ici « The Living Pyramid » (photo de Une), la pyramide bucolique et fantastique de l’artiste américano-hongroise Agnes Denes. Fraîchement plantée de cactus, de fleurs et de végétation, adorée des abeilles et bourdons nombreux à butiner, cette pyramide vivante témoigne selon l’artiste « du développement organique de la nature qui interagit avec la pyramide, l’une des formes les plus emblématiques de la civilisation humaine. »
À 7 minutes de là, poursuivre enfin la visite avec « Truth Arrives in Slanted Beams » (74184 Portola Road, Palm Desert), l’ouvrage de l’artiste new-yorkaise et fille d’une maman française, Sarah Meyohas. Construite sous la forme d’un grand ruban blanc, l’installation propose de jouer avec des panneaux miroir reflétant sur les surfaces incurvées blanches du ruban, des motifs lumineux résumés en une phrase : « la vérité arrive en faisceaux inclinés ». Y apparaissent alors messages ou mirages…
L’événement qui a attiré plus de 1,7 million de visiteurs depuis 2017, se visite parfaitement les jours de la semaine. La plupart des installations restaient peu fréquentées lors de notre passage (de 0 à 10 personnes maximum, selon le site choisi), à l’exception du Sunnylands Center & Gardens, où une trentaine de personnes s’affairaient autour de la pyramide végétale magique. Prévoir des visiteurs plus nombreux durant le week-end.
Desert X 2025
desertx.org
Jusqu’au 11 mai
Visites gratuites