Les céramiques d’Olivia Cognet lui ressemblent. Élégantes. Brutes. Belles. Qu’elles prennent la forme de vases, de lampes, de mobilier, ou de tableaux, toutes donnent une forme unique à son inspiration débordante. « Ce que j’adore, c’est que tu commences avec un simple bout de terre entre les mains, et tu maîtrises le processus de création de A à Z, sans aucune perdition et avec une totale liberté. »
Olivia Cognet a d’abord exprimé sa créativité artistique dans le milieu de la mode. Adolescente, la Niçoise vend les bijoux qu’elle crée aux boutiques locales. Elle chine ensuite des pièces vintage qu’elle stylise et qu’elle vend lors de soirées vide-dressing. Alors qu’elle est en école d’art, elle confectionne cette fois des tee-shirts sérigraphiés. Jean-Charles de Castelbajac la repère et lui propose de créer les illustrations de sa marque. Elle a 21 ans. Elle quitte l’école et fait ses armes pendant quatre ans aux côtés du créateur. « J’ai d’abord conçu des imprimés pour ses tenues, puis j’ai réalisé des vitrines, des muraux… Il aimait bien mon profil, entre art et mode. Ça a été une chance énorme. »
Clergerie, Jourdan, Rykiel, Carven, Mugler, Lanvin, Marant… Olivia Cognet passe ensuite chez les plus grands pour qui elle crée des accessoires, sacs et chaussures. Elle passe sa vie dans les ateliers d’artisans, pour comprendre chaque étape du processus de confection. « Toute ma carrière, ça a été ça : designer et faire faire. Je suis fascinée par chaque étape, particulièrement pour les chaussures. Pour moi, c’est comme une sculpture. »
L’envie de faire quelque chose de ses propres mains, le manque de liberté de création dans le milieu de la mode, le hasard d’un atelier à côté de sa maison de Los Angeles, où elle vient de déménager avec mari et nouveau-né… En 2017, la rencontre d’Olivia Cognet avec la céramique est encore une fois à son image, simple et instinctive. « J’ai tout de suite aimé, et je suis devenue obsédée ! Je voulais absolument faire un tabouret, de grands objets. J’ai fini par y arriver, mais je me suis faite virer de l’école car je prenais trop de place avec mes pièces XXL ! » Qu’à cela ne tienne, l’artiste de 39 ans transforme son garage en atelier, achète un four, puis deux, perfectionne sa technique, et commence à vendre ses premiers objets à la très réputée Echo Park Craft Fair.
Très vite, elle se fait repérer par des décorateurs intérieurs et des galeristes, et les projets se développent. Le jour, elle travaille à la création d’accessoires pour la marque Frame, et la nuit, à celle de céramiques. En 2020, l’artiste profite de la pandémie pour partir en résidence dans le sud de la France, à Vallauris, cité héritière d’une longue tradition potière, relancée au XXe siècle par le passage de Picasso, Collet ou encore Capron et leur importante production de céramiques. En 2021, elle est de retour, avec un projet magistral : créer un mural en faïence de 3m20 sur 2m10 pour une exposition à la galerie JAG, à Paris, qui la représente. Le succès est immédiat.
À son retour, « tout s’emballe ». L’artiste s’entoure alors d’une assistante. « Elle m’aide pour les séries, mais je ne “produis” pas, je ne veux pas de ça. Je fais des pièces uniques, c’est essentiel pour moi, pour ne pas m’ennuyer. » Une originalité et un raffinement qui ne séduisent pas seulement les galeristes mais aussi les stars. Il y a quelques semaines, l’artiste découvre ses vases dans le bureau de Jay Z auquel le très réputé magazine Architectural Digest consacre un reportage photo. Les studios d’enregistrement Interscope, à Santa Monica, qui accueillent les chanteurs les plus en vogue, sont agrémentés de neuf de ses lampes.
Des lampes qui avaient également tapé dans l’œil du studio PCH, en charge du design des hôtels Nobu, dont Robert De Niro est l’un des propriétaires, et qui a demandé à Olivia Cognet de proposer un projet de façade pour un autre établissement de l’acteur aux Bermudes. D’ici quelques jours, c’est son dernier mural qui sera installé au-dessus de la piscine d’une maison à Palm Springs, commandé par un autre cabinet de design de LA, le Studio Jackson. « Jamais je n’aurais cru que ça irait aussi loin, c’est fou. Maintenant j’ai envie que ça dure ! » Pour l’instant, son carnet de commande est plein sur les six prochains mois.
Site internet : https://www.oliviacognet.com/
Instagram : @olivia_cognet
Où trouver ses oeuvres : https://www.oliviacognet.com/galeries