Oko …. comment ? “O-ko-no-mi-ya-ki”: un mot imprononçable et inconnu pour qui cuisine japonaise rime uniquement avec sushi. C’est pourtant une spécialité courante du pays, plus particulièrement des régions d’Osaka et Hiroshima. “C’est un mélange entre une pizza et un pancake, un plat familial qu’on ferait le dimanche entre amis ou à la maison” explique Vincent Minchelli.
Ce Français de 40 ans, tatouages et cheveux long, en a fait le plat star de son restaurant, Okiway, ouvert le 21 juillet dernier à Bushwick. Implanté à New York depuis 15 ans, ce fan du Japon, bercé par Goldorak et Godzilla et qui a visité le pays 16 fois, rêvait depuis longtemps d’importer l’okonomiyaki aux Etats-Unis. Dans le civil, il est coiffeur au studio Arrojo, un métier qui le passionne et qu’il continue de pratiquer malgré sa nouvelle casquette.
Vincent Minchelli a toujours eu la passion de la cuisine (ses parents ont un restaurant de poissons à Paris) et il a participé à l’élaboration du menu : “On y retrouve une base japonaise, bien sûr, mais aussi des influences méditerranéennes, l’huile d’olive, le citron, le côté tapas, de la bière corse : ce sont mes origines”.
Le plat central reste le fameux okonomiyaki. “C’est une sorte de galette faite de chou, d’oeuf, de farine et de porc et cuite sur un grand grill. En japonais, ça signifie “grillé comme tu aimes” : on peut donc y rajouter autant d’ingrédients qu’on veut…”
Chez Okiway, il se décline dans les versions classiques d’Osaka et Hiroshima, mais aussi mexicaine avec de l’avocat et du chorizo, hommage au quartier de Bushwick et sa population hispanique. Avec cela, il faudra tester le guacamole de wasabi, originalité de la carte. L’okonomiyaki est généralement servi avec une sauce sucrée et se déguste arrosé de mayo japonaise (ici faite maison).
“Au Japon, c’est un classique de la cuisine, qui se trouve surtout dans la rue. Mais notre objectif était d’élever le niveau : je voulais que les clients s’assoient, dans un cadre sympa, pas qu’ils mangent dans une barquette en plastique”, explique le restaurateur.
Il se fixe de nouveaux défis comme celui de changer la carte régulièrement : “Je veux que les clients soient excités, découvrent et qu’ils reviennent”. Il prévoit déjà d’ajouter de la ratatouille au menu et, “French Touch” oblige, une assiette de fromages.