« Ce que je veux montrer, c’est un système qui détruit le vivant, déclare Tania Mouraud. Everyday Ogres met en scène la machine sans l’humain. La machine qui détruit tout de façon systématique. Tous les jours… »
“Everyday Ogres” , c’est le nom de l’exposition que Tania Mouraud ouvrira le vendredi 23 septembre au Visual Arts Center de l’université du Texas à Austin. Centrales nucléaires, mines de charbons, usines de papiers… Depuis une vingtaine d’années, les vidéos et installations de l’artiste française racontent une société glorifiant l’avoir aux dépends de l’humain.
Cette fois-ci, l’exposition présente une nouvelle œuvre baptisée “Fata Morgana” , en référence aux mirages des palais dorés qui entraînaient les marins à la mort. L’artiste a sillonné le sud du Texas au mois de juin à la recherche de son sujet et s’est arrêtée sur une raffinerie. Filmée la nuit, l’installation a des allures de gigantesque vaisseau métallique illuminé duquel s’échappe de la fumée. « C’était tellement beau et fascinant. Comme un palais doré. Je l’ai filmée pendant trois heures depuis le toit d’un hôtel. A la fin j’étais à bout de souffle» .
L’exposition comporte deux autres vidéos: la première a été tournée dans la plus grande casse d’Allemagne, et la seconde, intitulée « Once Upon a Time » , montre la destruction d’une forêt au Canada et en France.
Cette nouvelle exposition s’inscrit dans la continuité du travail de l’artiste. Depuis fin des années 60, Tania Mouraud s’est attachée à questionner les rapports des liens sociaux en utilisant différents supports (peinture, installation, photo, son, vidéo, performance…). Par le passé, Tania Mouraud a exposé, entre autres, au Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris et au Hammer Museum de Los Angeles. Ses œuvres ont fait l’objet d’une récente rétrospective au Centre Pompidou-Metz.
Elle réfute cependant toute idée de message ou d’acte militant dans son travail. « Je ne parle pas de message mais de partage. Je ne cherche pas à convaincre ou à dénoncer quoi que ce soit mais à montrer ce que je vois et ce que je ressens. » L’exposition se poursuit jusqu’au 10 décembre et est gratuite.