Lancée il y a un mois, la start-up Artolease propose de recouvrir les murs blancs et gris des entreprises new-yorkaises avec des oeuvres d’art. A l’origine de ce concept inédit, deux Français, Victor Le Fell et Théodore Bajard, déterminés à faire de l’art un véritable outil de communication.
“On vend du ‘fine art’, aime à rappeler Théodore Bajard, qui s’occupe de la partie business d’Artolease. On ne fait pas dans l’ornement.” Le storage de ces deux jeunes entrepreneurs n’a en effet rien à envier aux sempiternelles photographies “carte postale” de New York qu’on a l’habitude de voir dans les bureaux.
Plus de 200 pièces d’art moderne sont disponibles à la location : sculptures, peintures, photographies voire estampes de grands maîtres (De Kooning), mais aussi huit artistes contemporains dont l’Allemand Peter Klasen ou l’Américain Jeremy Holmes. “Notre but est de donner de la visibilité à des artistes vivants qui commencent à se faire un nom dans le marché de l’art, en plus de les exposer dans un environnement inhabituel, explique Théodore Bajard. C’est un réel investissement.”
Pour ce diplômé d’école de commerce, la présence d’oeuvres d’art dans une entreprise permet d’en asseoir la réputation et la crédibilité. “Il y a un aspect esthétique indéniable, mais la différence, c’est qu’il s’agit de morceaux d’histoire qui invitent à la réflexion.”
C’est également une source de bien-être et un facteur de stimulation pour les salariés. “C’est toujours mieux de passer sa pause déj’ à admirer une oeuvre d’art qu’à regarder Facebook“, estime le jeune entrepreneur.
L’entreprise peut louer une oeuvre d’art pour un contrat de trois mois minimum et à terme, prolonger la location ou en louer une autre. “Ce système de rotation permet d’apporter de la nouveauté dans l’environnement de travail“, ajoute Victor Le Fell, qui gère la prise de contact avec les galeries et les artistes.
A noter qu’il est possible pour l’entreprise d’acquérir une oeuvre d’art. Pour un De Kooning, un des artistes les plus chers de la collection, il faut compter 90.000$, ce qui revient, pour la location, à 2.000$ par mois.
Si le catalogue d’Artolease propose des prix accessibles (entre 75$ et 600$ par mois), la location d’oeuvres d’art reste toutefois un marché de niche. “C’est pourquoi nous souhaitons nous démarquer de ce qui se fait déjà, en proposant des services de qualité et en nous adressant à une clientèle exclusive. L’art se mérite.”