La fascination des peintres français -et notamment de Henri Matisse- pour les odalisques n’aura bientôt plus de secrets pour vous. Une exposition, installée jusqu’au 17 juin au Norton Simon Museum, explore les portraits de ces femmes vierges esclaves sous l’Empire Ottoman dans l’art européen du XIXe et du XXe siècle.
L’exposition “Odalisque/Matisse” rassemble les travaux de plusieurs artistes autour de ces femmes. Outre Henri Matisse, on y trouve des oeuvres de Picasso et de Frédéric Bazille. Elle a été inspirée par un croquis d’une femme dénudée offert par la mécène Carol Moss Spivak au musée de Pasadena. Daté de 1947, ce croquis de Henri Matisse est, à l’origine, un cadeau destiné à l’assistante du fils du peintre, Pierre, un marchand d’art franco-américain.
Spécialiste du XIXe siècle, la commissaire de l’exposition, Emily Talbot, a alors l’idée de se concentrer sur la représentation des odalisques, “un sujet érotique et exotique populaire durant la période coloniale”, précise-t-elle.
Rappelant le luxe et l’indolence fantasmés de l’Orient, l’odalisque se reconnaît à la pose des femmes, leur gestuelle, les décors aux couleurs éblouissantes ou les costumes exotiques. L’exposition met également en exergue le rôle de ses muses dans la carrière d’un peintre. Ainsi, Henri Matisse a reproduit de nombreuses fois Henriette Darricarrère, une violoniste proche de sa famille, “dont le corps sculptural le fascinait”, glisse Emily Talbot.