Katrine Watkins n’est plus directrice de NYFACS, l’école à charte franco-américaine d’Harlem. Elle a envoyé dimanche aux parents d’élèves un email les informant que le conseil d’administration de l’école l’avait remerciée. « Je regrette de vous informer que le Board of Trustees a décidé que je n’étais plus employée à partir de (dimanche) soir » a-t-elle écrit dans le courriel que French Morning s’est procuré. Contactée lundi matin, Mme Watkins n’a pas donné les raisons de son départ : « Je ne peux pas dire » a-t-elle simplement indiqué.
Katrine Watkins est la co-fondatrice de la French American School of New York (FASNY) et la fondatrice de l’American Academy, une école trilingue de Casablanca au Maroc. Elle était l’une des instigatrices du projet NYFACS (New York French American Charter School). L’école a ouvert ses portes à Harlem en septembre 2010 avec pour ambition de donner à ses élèves, de jeunes anglophones et francophones vivant à New York, une formation résolument bilingue et biculturelle.
Mme Watkins devait diriger l’école pour une période de deux ans (il était prévu qu’elle travaille avec son successeur la deuxième année). Mais les parents ont été avertis par une lettre datée du vendredi 13 mai et co-signée par elle et le « chair » du board Johnny Celestin que le calendrier de transition serait accéléré. Dans la lettre, Mme Watkins annonçait qu’elle partirait dès la fin de l’année scolaire 2010-2011. La lettre cite la charge financière que ferait peser une direction bicéphale sur le budget de l’école et la nécessité d’adapter l’établissement aux exigences du Department of Education (DoE) en matière d’examens, de programme scolaire et de procédures. « Ces changements requièrent des compétences différentes (forte compréhension et expérience des exigences des écoles publiques et à charte) et nous sommes d’accord qu’il est dans le meilleur intérêt de l’école de faire venir un nouveau leader pour l’année scolaire 2011-2012 (…) » écrivait l’ex-directrice dans la lettre.
Inspection de l’Etat de New York en juillet
Si l’on en croit l’email de dimanche, le Board n’a pas souhaité attendre la rentrée. Katrine Watkins part donc un mois avant la fin des cours. Il faut dire que le département de l’éducation de l’Etat de New York visitera NYFACS en juillet et que l’école ne remplirait pas aujourd’hui les critères de l’agence en termes de sécurité, de programme et de management. En octobre dernier, des parents étaient même allés voir le Sénateur Bill Perkins, opposant notoire des “charter schools“, pour lui faire part de leurs inquiétudes.
“L’école est confrontée à plusieurs problèmes. Elle n’est pas aux normes (sécurité, management…) qui servent au DoE à juger de la viabilité d’un établissement, reconnait Sochenda Samreth, membre de board, qui n’a pas souhaité entrer dans les détails, renvoyant au “Accountability Report” que le DoE doit mettre en ligne dans “plusieurs semaines“. “Il attend de nous que nous identifions ce qui va, ce qui ne va pas et que nous élaborions un plan d’action pour répondre aux problèmes.”
La direction de NYFACS est désormais assurée par Marie-José Bernard, institutrice quadrilingue du programme d’éducation spécialisée de l’école. Un comité chargé de recruter un directeur permanent est en cours de constitution. « Le projet est entre de bonnes mains, assure Katrine Watkins. L’école était déjà très bonne cette année, elle sera encore meilleure l’an prochain. »
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enseignante en français langue étrangère FLE, je conçois qu’un établissement doivent respecter des normes pour le bien de tous ,mais il y a beaucoup de non-dits et j’ai l’impression que c’est plutôt une affaire de pression médiatique et d’intervention partisane que d’une réelle problématique logistique, car alors comment expliquez-vous que cette jeune école ait pu ouvrir ses portes si elle n’avait pas eu toutes les permissions requises. Par expérience, je sais qu’il est “dangereux” de ne pas prendre ses précautions avant l’ouverture d’une quelconque école.Les responsables de tout bord n’auraient pas permis une telle chose surtout quand il s’agit de sécurité. Je me pose donc la question: que s’est-il réellement passé?