Time is money. Surtout à New York . Qui n’a jamais rêvé d’échapper au trafic en direction de l’aéroport, et de quitter Manhattan le plus tard possible?
Le rêve est à portée de main depuis près d’un an. US Helicopter propose une navette entre l’héliport de Wall Street, et Kennedy ou Newark. Durée du trajet : six à huit minutes. Prix : 164 dollars.
La compagnie a fait le pari que les hommes d’affaires voyageant fréquemment, et les chefs d’entreprise pressés, seraient séduits par la perspective d’éviter les embouteillages et les interminables contrôle de sécurité, leur laissant ainsi le temps de conclure un dernier deal avant de quitter Manhattan.
Au bout du Pier 6 sur East River, près du ferry vers Staten Island, au milieu d’une piste de quelques dizaines de mètres, un hélicoptère bleu avec une silhouette d’aigle blanc sur le côté fait tourner ses hélices en attendant ses passagers. A l’intérieur de l’héliport, à un quart d’heure du décollage, deux hommes en costume, Blackberry à la main, passent les mêmes contrôles de sécurité que dans n’importe quel aéroport – la file d’attente en moins. Une hôtesse explique ensuite brièvement des consignes de sécurité basiques. Puis nous marchons le long de pointillés jaunes jusqu’à l’appareil. Embarquement.
A l’avant, deux pilotes font les derniers réglages. Derrière eux, deux rangées de deux places, et une de quatre au fond. Même sans tablette, les sièges, façon cuir, sont plus confortables que ceux de classe éco en avion. « Enjoy your flight ! » lance l’hôtesse avant de fermer la porte.
Rien à voir avec le décollage d’un 747, l’hélicoptère se soulève en douceur à l’horizontale et s’élève de quelques mètres au-dessus d’East River -sujets aux vertiges s’abstenir. Puis il prend doucement de la hauteur, et passe à côté de la Statue de la Liberté. La skyline de Manhattan s’éloigne progressivement. C’est l’occasion pour les passagers, le nez rivé aux fenêtres, de profiter de la vue. Les buildings de Wall Street, le Chrysler et la tour de verre de l’ONU se profilent, baignés de cette lumière qui tire vers le rose, unique à Manhattan. L’hélicoptère survole ensuite les maisons du Queens et les routes chargées qui mènent à JFK.
L’appareil se pose huit minutes plus tard, sur le terminal d’American Airlines (terminal 9) à Kennedy. A Newark, il atterrit sur le terminal de Continental Airlines (terminal C). Les passagers, qui auraient sans doute bien volé quelques minutes de plus, débarquent immédiatement. Un agent de sécurité, tel un bodyguard, les attend sur le tarmac. Il les escorte au salon d’embarquement, en passant par un escalier sécurisé.
Seul bémol, les passagers qui ne volent pas sur une des deux compagnies doivent prendre la navette entre les terminaux, et repasser par la voie classique d’enregistrement et de sécurité. Ce service très V.I.P n’est pas non plus conçu pour les retours en France en famille : les bagages sont limités : un petit bagage en cabine (sac à main, attaché-case, ordinateur) et une valise enregistrée (22 kg maximum).
Pour Jerry Murphy, président de la compagnie et ancien de Pan American Airways, les maîtres mots d’US Helicopter sont « commodité » et « fiabilité ». Il estime à 35 millions le nombre de voyageurs qui font le trajet entre Manhattan et les aéroports. Selon lui, la moitié sont susceptibles de choisir l’hélicoptère. En voiture, il faut compter entre une demi-heure et une heure environ, et 60 dollars pour un taxi, ou 100 dollars pour une limousine. US Helicopter, qui dispose de quatre appareils, vise 60% de remplissage d’ici fin 2007.
L’hélicoptère fait un aller et retour par heure, de 7 heures à 19 heures, du lundi au vendredi. La liaison à partir de Wall Street fonctionne depuis près d’un an. A partir du 5 février prochain, le même service opèrera à partir d’un deuxième héliport situé E 34th Street. Une navette vers La Guardia est prévue en juin 2007, et l’ouverture d’un troisième héliport, dans le west side, sur 30th Street, fin 2007.
Pour l’instant, New York est la seule ville des Etats-Unis où ce type de navette existe. Mais selon Murphy, ce service pourrait se développer. « Aux Etats-Unis, il y a dix villes où les conditions sont réunies : trafic, volume d’affaires et clientèle potentielle » explique-t-il. Avant d’ajouter qu’il en va de même pour une demi-douzaine de métropoles internationales – dont Paris.
flyush.com
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Typiquement américain comme initiative, il suffisait d’y penser. Il y’a, j’en suis convaincu, un bon filon à travailler…
A+