Pour ses 300 ans, la Nouvelle-Orléans espère bien recevoir un invité de marque. Emmanuel Macron pourrait profiter de sa visite d’Etat aux Etats-Unis en avril pour faire un saut à la “Big Easy”. “Il a été invité mais rien n’est confirmé“, indique Michael Hecht, président d’un organisme de développement économique local et responsable de l’un des comités derrière l’organisation des événements du tri-centenaire.
“S’il venait, il serait le troisième président à faire le déplacement dans l’histoire de la ville après Charles de Gaulle et Valéry Giscard d’Estaing, abonde le consul de la Nouvelle-Orléans Vincent Sciama. Ca serait très apprécié“.
Emmanuel Macron ou pas, la Nouvelle-Orléans entend bien laisser les bons temps rouler toute l’année pour souffler ses trois cents bougies. Les festivités ont déjà commencé, avec nombre d’expositions sur l’histoire de la ville, de la présence catholique au rôle joué par les femmes dans la construction et la reconstruction de “NOLA”.
Plusieurs temps forts sont prévus jusqu’en décembre: un symposium en mars sur les peuples variés qui ont habité la ville au fil des siècles, le festival de musique French Quarter Festival, un week-end international en avril en présence de dignitaires du monde entier…
L’organisation des festivités dure depuis deux ans. “Il n’y a pas beaucoup de villes américaines qui peuvent se targuer d’avoir 300 ans. Mais nous faisons plus que de célébrer les trois siècles passés: nous nous interrogeons sur notre raison d’être pour le futur. Cette quête de sens a été renforcée par le passage de l’ouragan Katrina en 2005“, précise Michael Hecht, lointain descendant d’Alsaciens et de Grenoblois.
Les racines françaises de la ville sautent aux yeux (et aux oreilles) de quiconque visite la ville. Elles se retrouvent dans le nom des rues, le “French Quarter”, centre historique de la ville où l’on vient écouter de la musique et boire un verre de trop, mais aussi dans les expressions. “Ici, on dit ‘make our groceries’, et non ‘buy groceries’, en référence au “faire nos courses” des Français. Les locaux se sont appropriés l’héritage français”, poursuit Michael Hecht, qui rappelle que les influences “espagnoles, scandinaves, africaines, afro-caribéennes, allemandes et irlandaises” ont aussi forgé la ville.
“C’est une année importante pour les relations entre la Nouvelle-Orléans et la France“, ajoute le consul de France Vincent Sciama. La France sera représentée pendant les festivités au travers d’événements comme l’exposition “New Orleans, The Founding Era” sur les premières années de la ville fondée par Jean-Baptiste Le Moyne, Sieur de Bienville. En octobre, une autre exposition consacrée aux collections d’art de Philippe II, Duc d’Orléans sera inaugurée au New Orleans Museum of Art.
2018 marque également les 50 ans du CODOFIL, l’organisme public chargé de la promotion du français en Louisiane. “Il y a 90.000 touristes français qui viennent tous les ans à la Nouvelle-Orléans, résume le consul. Ça va au-delà de la sympathie“.