C’est parti pour un long tunnel de bouffe et de journées sofa, une période appelée « les Fêtes » ! Pour vous aider à digérer la bûche, la rédaction de French Morning s’est retroussée les manches. Six de nos journalistes partagent leurs films, séries et docus « coups de cœur » à voir en ce moment sur les plateformes de streaming.
Bienvenue dans les coulisses de la création du géant du streaming musical, Spotify. Cette mini-série suédoise de six épisodes, diffusée sur Netflix, retrace l’histoire de la plateforme, depuis sa genèse dans les années 2000 à son succès auprès du grand public, en passant par son bras de fer avec les maisons de disques et son financement. Chaque épisode se concentre sur l’un des aspects de son développement en ne suivant qu’un seul personnage à la fois : Daniel Ek, le fondateur-visionnaire, l’avocate à l’origine du modèle économique, le PDG co-fondateur, le programmateur informatique, l’artiste diffusée et le patron de maison de disque. Cette construction multi-points-de-vue savoureuse interroge dans son ensemble le rapport de chacun aux nouvelles technologies (rémunérations, droits, éthique, etc). Une série maline qui explore le monde d’une startup devenue incontournable. (Charlotte Attry à San Francisco)
Imaginez que l’on puisse dissocier sa vie professionnelle de sa vie personnelle grâce à une intervention chirurgicale au niveau cérébral. C’est l’univers angoissant dans lequel nous plonge la première saison de « Severance » (« Dissociation » en français) sur Apple TV +. Durant neuf épisodes, on suit Mark Scout, employé de Lumon Industries à la tête d’une petite équipe de collègues ayant tous choisi de séparer leurs souvenirs de bureau de ceux de leurs vies privées. Au fil des épisodes, on découvre les motivations de chacun à subir cette opération et les dysfonctionnements derrière ce système étrange. Un casting excellent, une mise en scène percutante signée Ben Stiller, un scénario mystérieux qui distille une véritable satire de la culture d’entreprise, « Severance » est une pépite dont le générique à lui seul vaut le détour. (Charlotte Attry à San Francisco)
Après Magic Johnson (« They Call Me Magic », Apple TV), c’est au tour d’une autre ancienne gloire des Lakers, Shaquille O’Neal (50 ans), de se raconter dans une mini-série diffusée sur la chaîne payante HBO. Connu pour sa puissance physique sur les parquets et son humour en dehors, le géant de 2,16m montre une autre facette de sa personnalité, plus vulnérable, au cours des quatre épisodes de « SHAQ ». Des moqueries sur sa grande taille quand il était enfant, aux prises d’antidouleurs à la fin de sa carrière, jusqu’à la mort de son coéquipier de toujours en 2020, Kobe Bryant, Shaquille O’Neal se confie et se repentit même, tout en revenant sur les moments marquants de sa carrière, ponctuée de quatre titres de champion avec les Los Angeles Lakers (2000, 2001, 2002) et le Miami Heat (2006). (Maxime Aubin à New York)
C’est un voyage inattendu dans lequel la série documentaire « America the beautiful », sur Disney +, nous embarque. Une plongée au cœur des plus beaux paysages du continent nord-américain à la découverte d’espèces méconnues, parfois menacées. Des glaciers de l’Alaska aux marécages de Floride, les images sont à couper le souffle. Durant six épisodes, Michael B. Jordan se fait le narrateur de scènes rares où les animaux ont été filmés au plus près. L’écureuil qui se fait siphonner sa réserve de pommes de pins par un grizzly nous fait rire. On reste bouche bée devant le spectacle de deux baleines bleues qui évoluent dans la baie de Los Angeles. Dans la foulée de la COP15 sur la biodiversité, qui s’est refermée le 19 décembre, cette série nous ouvre les yeux sur la beauté et la fragilité de ces autres habitants de la Terre. (Agnès Chareton à Los Angeles).
Retrouvez le mythique personnage de la famille Adams, Mercredi, dans une série co-réalisée et co-produite par Tim Burton sur Netflix. Expulsée une énième fois de son lycée, la jeune gothique est envoyée par ses parents, Gomez et Morticia – jouée par Catherine Zeta-Jones – à la Nevermore Academy dans le Vermont, un établissement pour enfants spéciaux. Elle y rencontre une colocataire loup-garou, avec qui la misanthrope se lie d’amitié. Elle se lance dans une enquête sur une série de meurtres dans la ville et sur le passé de cette curieuse école, et essaie de maîtriser ses prémonitions. Cette série dark et loufoque a fait un immense carton : c’est le troisième titre de l’histoire de Netflix à dépasser le milliard d’heures vues en un mois, avec les saisons 4 de « Squid Games » et « Stranger Things ». (Anne-Laure Mondoulet à New York)
Disponible sur HBO Max, la série « Tokyo Vice » raconte les aventures du jeune reporter américain Jake Adelstein qui intègre le service police-justice du Yomiuri Shimbun, le plus grand quotidien japonais, au milieu des années 90. Après avoir traité de petits faits divers, le journaliste démarre sa première enquête au long cours dans les méandres de la mafia japonaise, les Yakusas. Cette série de huit épisodes est librement inspirée du roman autobiographique de Jake Edelstein paru en 2009 aux États-Unis (Tokyo Vice : An American Reporter on the Police Beat in Japan), que l’on vous recommande aussi. « Tokyo Vice » vaut vraiment le coup d’être vue, car elle plonge le téléspectateur dans un Japon parfois méconnu, avec sa société gangrenée par la mafia et, surtout, très dure socialement. On est très loin des clichés du pays de la culture kawaii. HBO a d’ores et déjà annoncé la réalisation d’une deuxième saison. (Laurent Garrigues à Las Vegas)
Une star déchue du journalisme à New York, recrutée par un quotidien en Alaska pour mener une enquête sur la disparition d’une femme indigène. Tel est le pitch d’Alaska Daily. Cette série de six épisodes, disponible sur Hulu, nous plaît à plus d’un titre : au-delà de la solide performance de Hilary Swank (« Million Dollar Baby », « Boys Don’t Cry »…) dans le rôle de la reporter chevronnée Eileen Fitzgerald, elle nous emmène à la découverte de l’Alaska, ses paysages, sa mentalité et ses populations, notamment les tribus indigènes. Depuis des années, ces dernières tentent d’attirer l’attention sur les nombreux cas non-élucidés d’Amérindiennes disparues ou tuées. La série, inspirée de leur combat en Alaska et ailleurs dans le pays, leur donne un beau coup de projecteur. « Alaska Daily », c’est aussi un hommage à l’importance de la presse locale, qui se meurt aux États-Unis, et à la détermination de journalistes qui font beaucoup avec peu. (Alexis Buisson à New York)