La nomination controversée de Philippe Besson, un proche des Macron, au consulat de France à Los Angeles a fait beaucoup de bruit début septembre. Mais depuis, silence radio. Sa maison d’édition Julliard a indiqué le 24 septembre que l’écrivain d’Un personnage de roman renonçait pour le moment à se rendre en Californie, préférant attendre que les recours possibles soient examinés par le Conseil d’État. Une procédure qui peut prendre plusieurs mois.
En cause : le décret du 3 août qui donne le droit au gouvernement de nommer 22 nouveaux consuls généraux alors que cette décision revenait, jusque-là, au ministère des Affaires étrangères. Dans la liste des 22 figurent les consuls de France à Los Angeles et Boston. La CFDT du Quai d’Orsay, premier syndicat du ministère, va déposer prochainement un recours contre ce décret devant le Conseil d’État. “L’intérêt est d’aller devant le juge pour que l’on nous dise si ce décret, que nous jugeons illégal, l’est ou ne l’est pas”, assure la secrétaire adjointe du syndicat, Anne Colomb, qui ajoute que le texte est encore en cours de rédaction. Le syndicat a jusqu’au 3 octobre pour le déposer.
Outre Philippe Besson, une autre nomination est gelée à l’heure actuelle. Sous-directeur Amérique du Nord à la direction des Amériques et des Caraïbes au ministère des Affaires étrangères, Arnaud Mentré a été nommé consul général à Boston en remplacement de Valéry Freland, parti fin juillet. Mais en raison du futur recours des syndicats, sa nomination n’a pas été confirmée. Cet énarque de 39 ans est donc actuellement à Boston sans pouvoir assurer sa mission ni emménager dans la résidence du consul. “Cette situation découle du cafouillage de Los Angeles”, assure une source proche du dossier, confirmant ces informations. Le vice-consul assure l’intérim.
A l’heure de la publication de ces lignes, le Quai d’Orsay n’avait pas répondu à nos demandes de commentaires.