Depuis le début de l’hiver, le Blaffer Art Museum de Houston accueille la jeune sculptrice française Caroline Mesquita dont c’est la première exposition en personne aux États-Unis. Ses œuvres, rassemblées dans une rétrospective dénommée « Noctambules », seront visibles jusqu’au dimanche 13 mars prochain.
En français comme en anglais, le mot noctambule définit un être qui aime sortir tard le soir, se divertir, qui erre la nuit. Le terme est aussi employé pour une personne inconsciente de son activité physique nocturne. Et c’est ce monde là que Caroline Mesquita a voulu exprimer. À travers son ensemble de bronze et de cuivre, l’artiste bretonne évoque la figure humaine, l’aspect structurel réel du corps humain. Elle représente tous les êtres vivants, humains et animaux, et pousse sa quête jusqu’à prolonger l’existence de ces matériaux par la vidéo, rendant les sons et l’interaction de ses sculptures perceptibles. De même, elle utilise du papier pour faire des impressions à partir de la surface de ses œuvres, sur le laiton et le cuivre. Avec cette technique, le métal devient une forme de peinture et lui permet de laisser son imaginaire inventer des histoires sur l’expérience humaine et le caractère direct de l’action et de l’échange dans les relations.
En développant cette idée, Caroline Mesquita anime ses sculptures comme dans une pièce de théâtre où elle se met également souvent en scène. Les rideaux de velours noir, les éclairages, la vidéo… tout est fait pour que le visiteur se retrouve dans une atmosphère onirique, transporté dans un espace hors du temps. Il peut s’enfuir, se créer ses propres rêves, imaginer. Caroline Mesquita veut ainsi susciter des sensations différentes mais aussi un environnement où chaque personne peut ressentir cette existence des sculptures au-delà de leur exposition stationnaire dans un paysage de rêve nocturne. Certains auront l’impression d’avoir participé à l’installation. L’artiste, elle, n’hésite pas à jouer avec les formes et les différences.
Dans la vidéo de « Noctambules », l’enregistrement des sons produits par les sculptures plonge le visiteur dans une atmosphère abstraite. Une perception et une vision fantasque de l’être vivant. Caroline Mesquita devrait poursuivre en 2022 ses expositions en Europe, à Rome et à Neufchâtel notamment, et projette de travailler de nouvelles matières pour continuer le rêve.