Ils ne sont pas moins de quarante-cinq, ils débarquent tout juste de Bretagne et la plupart d’entre eux découvrent New York pour la première fois. Les peintres du Hangar’t de Nizon sont au coeur de Manhattan pour vivre (enfin) “leur rêve devenu réalité“.
Depuis vingt ans, le bourg de Nizon vit aux couleurs du Hangar’t, cette déclinaison rurale du Pop Art. Pour célébrer son vingtième anniversaire, cinquante tableaux réalisés par les peintres amateurs nizonais seront exposés pour la première fois à New York. Un évènement unique qui se tiendra au Angel Orensanz Foundation Art Center, du 26 octobre au 1er novembre.
Ils ont quitté “La cité des peintres” pour venir s’émerveiller devant la capitale du Pop Art, et “vivre l’American Dream, témoigne Yves Quentel, instigateur du mouvement Hangar’t. Exposer les toiles du Hangar’t à New York était quelque chose d’inespéré et d’irréel il y a encore quelques années. Aujourd’hui, c’est un rêve qui commence à devenir une réalité. On se prépare depuis deux ans à ce voyage et aujourd’hui on y est, enfin.“
Depuis quelques jours, Yves Quentel et les peintres du Hangar’t de Nizon sont en ébullition. Certains se consacrent à l’installation, d’autres préfèrent se promener dans Manhattan. Une chose est sûre, l’excitation est à son comble. “À la base, tout cela est parti d’un pari fou. On s’était dit: ‘Et si on allait exposer à New York pour fêter les 20 ans du Hangar’t?’ C’est une récompense pour les gens de Nizon qui n’auraient jamais imaginé que leurs tableaux soient exposés ici.“
Le Hangar’t, c’est avant tout l’histoire d’Yves Quentel, dit Pop’s – “un surnom qui date du lycée!” – ce journaliste soucieux de garder les traces du passé de Nizon. “Au départ je travaillais tout seul. Puis j’ai demandé aux gens du village de m’apporter des photos et, très vite, je leur ai proposé de peindre les tableaux avec moi.” De l’agriculteur au plombier, du retraité au plus jeune, ils se sont mis à peindre la mémoire du village. Des toiles version Pop Art à la manière d’Andy Warhol, qui dépeignent des scènes de la vie quotidienne. “J’ai mis en place une technique très simple pour peindre sur des documents photographiques de telle sorte à ce que tout le monde puisse peindre.” À ce jour, plus de 80 Nizonnais ont participé à cette grande aventure picturale qui compte plus de 300 tableaux.