« Ça évoque un peu la mauvaise éducation, ça a un côté un peu insolent ». Nicolas van Heule parle de sa petite entreprise, Fils Unique, une marque de boutons de manchettes artisanaux fabriqués à New York, déjà en vente chez Bergdorf Goodman et à partir de novembre chez Neiman Marcus.
Cet ancien avocat de 40 ans, originaire de Bruxelles, a abandonné sa carrière de juriste pour se lancer dans cette aventure. « J’ai toujours été un créatif, confie Nicolas van Heule. Ce côté de moi a été frustré pendant ces 12 années de barreau. J’ai toujours dessiné, j’ai toujours été intéressé par le design, la création », ajoute le jeune entrepreneur.
Nicolas van Heule aime porter des boutons de manchette qui sortent de l’ordinaire. « Dès que je trouvais des boutons de manchettes un peu plus funk et originaux, je les achetais d’office. Les boutons de manchette classiques ont un côté un peu ennuyant ».
Il commence à prendre des cours particulier de joaillerie à New York pour se fabriquer ses propres boutons. « A ce stade là, c’était un hobby, j’étais toujours avocat. Les boutons que je trouvais arrivaient tout droit de Chine. C’était de la mauvaise qualité. » Il apprend alors toutes les étapes de conception du bijou et apprend à couler l’argent. L‘idée de lancer sa propre marque germe. Fils Unique est né.
Le jeune entrepreneur a testé une quarantaine de professionnels avant d’embaucher « des artisans russes, les meilleurs, qui ont été formés à la restauration des oeufs de Fabergé. Ils utilisent des techniques anciennes ».
Car les boutons de Nicolas van Heule sont des petites créatures qui demandent un travail d’orfèvre. « Une paire de bouton de manchette passe entre les mains de sept artisans. Parfois, pour une seule paire, c’est huit heures de travail. Le plus long, c’est la peinture », précise l’entrepreneur.
Si certains boutons de manchette restent classiques, Nicolas van Heule fait le pari de se démarquer avec des boutons à la fois originaux et artisanaux. Il y en a pour tous les goûts: des fruits et des légumes, des grenouilles, des pieuvres, des abeilles et des têtes de mort. Niveau prix, il faut compter entre 275 et 1 600 dollars la paire.
Au delà de la clientèle traditionnelle – « celle qui porte des costumes, les avocats, les banquiers, les financiers… – », il aspire à séduire un public plus jeune et moins professionnel, « qui porterait les boutons de manchette comme un bijou, pour des occasions particulières. » Il souhaite d’ailleurs lancer une ligne de produits pour les femmes.