Vous étiez fier d’avoir bouclé votre premier marathon ? C’était avant de rencontrer Nicolas Friederich, un Français de 31 ans qui habite Astoria (Queens).
L’Alsacien est traileur amateur. Les courses auxquelles il participent se déroulent en montagne sur des distances qui donnent le tourni: 50km, 84 voire plus de 100… “Ma course la plus longue faisait 120 km. C’était dans les Dolomites avec 6.000 mètres de dénivelé. On a commencé à 23h. Il faisait 0 degré au sommet. On est arrivé au pied au lever du soleil en s’étant pris 20-30 degrés. Il m’a fallu 21 heures pour faire la course” , se souvient ce sportif qui a couru “2.500km au total l’an dernier” .
Pour le jeune homme, le trail a été une “spirale” dans laquelle il est tombé il y a environ six ans. Avant, il était plutôt foot – “j’en ai fait 20 ans en amateur” et VTT. “J’aimais bien la forêt, les Vosges… Un jour, j’ai appris qu’il y avait une course à pied en montagne de 20 km. Comme les marathoniens, tu commences par un semi, puis tu fais plus long. Dans le trail, il n’y a pas de limite” .
Cet ancien technicien-méthodes qui travaillait près de Strasbourg participe à différentes courses dans les Vosges et à l’étranger. Mélange de course et de randonnée, le trail s’effectue sur des itinéraires tracés en pleine nature. En plus de la fatigue et la motivation, les traileurs doivent gérer leur alimentation et rester vigilants pour surmonter les pièges tendus par la montagne. “C’est très ludique. On trouve des cailloux, des racines. Il faut regarder à gauche et à droite. On voit aussi énormément d’animaux, confie Nicolas Friederich. Etre sur les sentiers, c’est une liberté. On peut voir les étoiles quand on court la nuit, regarder les points de vue…”
Depuis son arrivée à New York en janvier pour suivre sa compagne, le Français a participé à quatre courses aux Etats-Unis, dont un “ultra-trail” de 80km à Bear Mountain. Mais New York n’étant pas les Vosges, il a dû changer quelques habitudes. “C’est dur de trouver un endroit pour s’entrainer près de New York. Il y a Maplewood dans le New Jersey ou Bear Mountain, mais quand on ne conduit pas comme moi, on passe beaucoup de temps dans les transports” .
Pour s’entrainer, il court notamment de son quartier Astoria jusqu’à Central Park, dont il fait deux fois le tour. Cette année, il entend bien viser les 3.000 km courus et conserver sa belle moyenne de “3-4 paires de baskets” utilisées chaque année. Pour partager son quotidien de traileur, ses entraînements et ses courses, il a lancé un blog Un traileur à New York. “C’était assez dur de trouver des informations sur le trail à New York. A force de regarder à droite à gauche, je me suis dit: pourquoi ne pas faire un blog. Tous mes amis en France m’ont dit que j’allais arrêter le trail en m’installant à New York. Ils sont surpris de voir qu’il y a des endroits où le pratiquer” .