Revue de presse. “Pourquoi la France aurait-elle besoin de M. Sarkozy en 2017 alors qu’elle n’a pas voulu de lui en 2012 ?” , s’interroge Sylvie Kauffmann dans un édito publié dans le New York Times.
La journaliste française, directrice éditoriale au Monde, tente d’expliquer au lecteur américain ses chances de succès. Et elle n’est pas très optimiste. Détaillant son “come back”, depuis sa promesse de se retirer de la vie politique – “ce que personne ne croyait vraiment” – à sa candidature à la primaire, elle constate qu’il “n’a pas changé. L’image d’un homme politique défait, s’excusant, n’a pas duré – d’autant plus que cela ne l’a pas aidé dans les sondages. Autant retourner à la version originale. Le Sarko que nous connaissions est de retour, et il veut se venger” . Et de résumer: selon Sarkozy, “la France a besoin de lui, tout comme la France a eu besoin de Charles de Gaulle en 1958″.
Mais pour l’éditorialiste, Sarkozy a un “problème” : il doit gagner la primaire alors qu’il n’est plus le champion de la droite – c’est Alain Juppé. Pour la journaliste, “toute la question est de savoir si, dans des moments si tendus, les Français sont prêts pour une autre dose de Sarko“, jugeant que “le pays a besoin de pompiers, pas de pyromanes. Les politiques incendiaires sont le domaine de Marine Le Pen.”
Sarkozy n’a pas changé, mais la France a changé, et pas sûr qu’il soit à l’unisson avec la nouvelle humeur du pays. “Son plan est de siphonner les voix du FN, mais il a déjà parcouru ce chemin, et cela n’a pas marché pour lui, juge-t-elle. En effet, l’esprit en France a changé depuis les attentats de janvier 2015. Le pays aspire à la non-confrontation, et Nicolas Sarkozy pourrait l’avoir mal jugé” .