« Je n’ai pas de chèques, mais beaucoup des cartes de visite, de femmes essentiellement ». Ségolène Royal était en opération séduction, mercredi soir, au Consulat de France à New York.
Devant un parterre de décideurs franco-américains, la présidente de la région Poitou-Charentes a déroulé son « pitch ». Une vingtaine de minutes pour vendre l’Hermione, ce navire que Lafayette emprunta pour venir aux Etats-Unis en 1780 combattre les Anglais au côté de George Washington. Une réplique du voilier doit entamer en avril 2015 une traversée de l’Atlantique depuis Rochefort (Poitou-Charentes), où il est amarré, jusqu’à Nova Scotia. Elle doit passer par Yorktown (Virginie), Alexandria, Philadelphie, New York, Baltimore, Greenport et Boston. « C’est un projet qui fait rêver. Il n’y en pas beaucoup comme celui-ci », estime Mme Royal.
Son public du soir rassemblait responsables associatifs, culturels et représentants de grandes entreprises (le mécène fondateur Moët Hennessy, Dassault, Natixis, Crédit Agricole, City Bank, Hermès et Altour pour ne citer qu’elles). La “Dame du Poitou” leur a parlé, en anglais, de Rochefort, sa Corderie Royale de 370m de long, son Jardin des Retours. Mais aussi de l’histoire de l’Hermione et de Lafayette, qui avait 19 ans lors de la traversée. Et de rappeler que le conseil régional de Poitou-Charentes a investi 6,5 millions de dollars sur dix ans dans la reconstruction du navire, entamée en 1997. « Reste à concrétiser le voyage, a-t-elle rappelé devant son auditoire. La balle est dans le camp américain. Aidez-nous à compléter la mission de l’Hermione ».
Miles Young, président des American Friends of the Hermione-Lafayette, l’association chargée d’organiser le voyage, a été plus explicite : « Nous avons besoin de fonds. Nous ne pouvons pas nous permettre de faire échouer le projet. Quatre millions de Français, qui ont fait des dons petits ou grands, se sentiraient lâchés». Un gala sera organisé en juin 2014 à New York pour récolter des financements. M. Young a également annoncé lors de la soirée qu’Henry Kissinger, l’ancien secrétaire d’Etat américain, avait accepté d’être le chairman de l’association.
Ségolène Royal, elle, assure suivre le projet de près. «C’est le plus important de tous», glisse-t-elle. Devant un groupe de journalistes, elle a rappelé les retombées touristiques importantes pour sa région et vanté la construction de la réplique – « tous les clous ont été faits à la main, vous vous rendez compte ! » – actuellement testée en mer. Elle veut développer un jumelage entre lycéens américains et picto-charentais et parle de retransmettre le périple transatlantique de l’Hermione en streaming sur Internet. Les Américains mettront-ils la main à la poche ? Six millions de dollars sont nécessaires, notamment pour financer les nombreuses manifestations qui auront lieu aux Etats-Unis autour de la traversée. Mme Royal se veut confiante. «L’état d’esprit aux Etats-Unis est bon de ce point de vue-là». Ca commence par des cartes de visite.
Credit: Sipa
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Projet interessant dont j’avais deja entendu parler il y a une quinzaine d’annees en visitant Rochefort, la Corderie Royale et la fosse devant accueillir la copie de la celebre fregate ! Mais n;y a t’il pas de projets plus meritoires a financer qui concernent plus de citoyens dans le besoin, que de recreer le voyage d;une annee 1780 dont presque personne aux USA ne connait l;existence ni s’en preoccupe …De plus, que deviendra la fregate une fois le voyage effectue et a quelle minorite privilegiee profitera t’il ?
Bravo à Ségolène qui n’a pas hésité de faire ce déplacement à New-York pour vendre l’Hermione et promouvoir le tourisme de sa région. Le Président de la République n’a-t-il pas fait des déplacements à l’étranger pour promouvoir les produits français?Au moins le voyage effectué par Ségolène ne coûte pas cher aux contribuables français : elle prend juste une place dans l’avion mais ne voyage pas en avion particulier. Elle n’emporte pas non plus dans sa valise des robes de haute couture pour “briller” , le tout payé par l’Etat français