Dix caméras de télévision et une quinzaine de photographes dans une Alliance française pour un débat sur les femmes dans le cinéma français, c’est possible. A condition que l’une des intervenantes s’appelle Julie Gayet.
Les journalistes étaient là pour entendre la première “prise de parole publique” de l’actrice depuis la révélation de sa liaison avec François Hollande par le magazine Closer. Elle avait fini par décider de venir à cette table ronde qui suivait la présentation du documentaire Cinéast(e)s, qu’elle a co-réalisé avec Mathieu Busson sur les réalisatrices du cinéma français, ce samedi au FIAF à New York, dans le cadre du festival “Rendez-vous with French cinema”. Avec la ferme intention de ne pas se laisser entraîner sur un autre terrain que celui du cinéma. Elle y est parvenu brillamment.
L’actrice ayant annoncé qu’elle ne donnerait aucune interview, ne restait aux journalistes qu’à saisir le moment des questions du public, au cours de la table ronde qui suivait la projection du film et réunissait huit réalisatrices françaises et américaines. C’est Laurence Haïm, correspondante de Canal Plus aux Etats-Unis qui la première se saisit du micro pour demander, en anglais et sous quelques huées du public qui n’était visiblement pas venu pour ça “quelle est la chose la plus difficile pour vous comme femme, et qu’avez-vous à dire à propos de votre relation avec le président français?”.
Réponse aussi courte qu’attendue: “my private life is my private life”, dit l’actrice, avant d’ajouter une pirouette, assurant que “la chose la plus difficile pour moi en ce moment est d’obtenir une interview avec Catherine Bigelow pour mon documentaire, alors si vous pouvez aider…”
Une autre journaliste française revient à la charge avec un simple “comment allez-vous aujourd’hui”. “Très bien”, répond Julie Gayet, avant d’ajouter “j’ai pris un coup sur la tête là”. Emoi parmi les journalistes: l’actrice est-elle en train de se confier les conséquences pour elles de l’exposition publique de sa vie privée? Non: l’excitation retombe très vite lorsqu’elle précise que c’est le décalage horaire qui lui a “mis un coup sur la tête”, mais qu’un grand café va l’aider à retrouver ses esprits.
Le reste de la soirée aura été consacré au sujet prévu, les femmes réalisatrices. A la vie publique de Julie Gayet, donc.