« Je penserai demain à l’appréhension. Maintenant, c’est l’émotion de tout le travail accompli ». C’est entourée d’une cinquantaine de supporteurs et d’une partie de son équipe de campagne (et de quelques footeux venus voir Pays Bas – Portugal), au restaurant Murphy and Gonzalez à New York, que Corinne Narassiguin a appris qu’elle serait la première députée des Français d’Amérique du Nord. « Ce soir, je vais pouvoir bien dormir », a-t-elle confié tout sourire, quelques minutes après son élection.
Pour la socialiste, le répit ne sera que de courte durée. L’Assemblée nationale débutera ses travaux le 26 juin. Elle s’envolera donc pour Paris « dans la semaine » pour préparer sa rentrée. Interrogée sur son adversaire de l’UMP, Frédéric Lefebvre, elle a déclaré: « Il n’a pas suffisamment pris au sérieux cette circonscription, cette campagne (…) Les Français de l’étranger sont des citoyens comme les autres. Ils n’aiment pas les parachutages ». Sur 11 circonscriptions des Français établis hors de France, sept ont été remportées par le PS et EELV.
Avec à peine 20% de participation au scrutin, le premier du genre pour les Français d’Amérique du Nord, « il va forcement il y avoir des questions car on va nous regarder d’un œil bizarre, estime-t-elle, même si un recul de la mobilisation par rapport à la présidentielle était attendu. Ca va être à nous de faire la démonstration de notre utilité pour que la participation soit plus forte en 2017 ».
Egalement émus, Luc et Nicole Narassiguin, les parents de la candidate, venus la soutenir. « Beaucoup de fierté », réagit la première, en marge de la foule qui s’est massée autour de la candidate victorieuse pour la féliciter. « Je ne m’inquiète pas pour elle. Elle a une force de caractère ».