Son voyage en train depuis Yonkers l’a mise légèrement en retard. Qu’importe, quand Nadine Morano parle de «Nicolas», elle revit.
Mercredi soir, la déléguée générale de l’UMP chargée des élections a profité d’un déplacement personnel à New York pour rencontrer des militants au bar de l’hôtel Michelangelo de Manhattan. Que ce soit pour raconter ses galères de taxi pendant l’heure de pointe ou évoquer les finances de l’UMP, l’ancienne ministre a été prolixe. Précisant que l’UMP avait récolté « presque six millions d’euros » auprès de ses militants et sympathisants après l’invalidation des comptes de campagne de Nicolas Sarkozy par le Conseil Constitutionnel, elle est montée au créneau pour défendre son ancien patron. « On est en train de subir un règlement de compte de Jean-Louis Debré (président du Conseil Constitutionnel, ndlr). Il a voulu mettre Sarkozy sur la paille, tacle-t-elle. Je rappelle que Debré est issu du RPR. Il tue l’UMP. Y a un moment où ça va! »
L’UMP doit lever 11 millions d’euros avant le 31 juillet, et le parti compte bien mobiliser tous ses supporters, même aux Etats-Unis. « On a besoin de sauver notre famille politique, lance Mme Morano. Imaginez que l’UMP doive quitter son siège, s’arrête de distribuer des tracts, laisse l’espace politique à la gauche, l’extrême-gauche et l’extrême-droite ».
Jean-Louis Debré n’est pas le seul a avoir été rhabillé pour l’hiver. Politique familiale, emploi, mariage pour tous, délinquance : François Hollande en a pris pour son grade. « Ça devient l’impunité totale en France », glisse-t-elle. Heureusement, Nicolas Sarkozy est dans les starting blocks. Tant pis si François Fillon et Jean-François Copé montrent quelques signes d’irritation. « La politique, c’est une aventure humaine. Sachant qu’il y a une seule place, vous aurez toujours la guerre des chefs ». Et on sait qui la trésorière de l’association Les Amis de Nicolas Sarkozy aimerait voir tout en haut de la pyramide. « Nicolas Sarkozy sera-t-il candidat ? Je ne peux pas vous le dire. Si les circonstances font qu’il est obligé de revenir, si aucun leadership puissant n’émerge à droite, il reviendra. Il s’y prépare ».