Quand Laure Astier-Gudgel est arrivée à New York avec son mari, elle était “désemparée” sur le plan professionnel, se souvient-elle. “Les envies et les idées étaient là, mais je ne savais pas par où commencer“. Pour toutes les femmes d’expatriés dans la même situation de transition, elle vient de lancer Muse Within, un site qui propose des programmes de soutien en ligne.
“Au moment de mon expatriation, je me suis retrouvée avec de nombreuses femmes qui avaient amorcé le virage de leur réinvention. Elles avaient suivi leur mari et se demandaient comment redonner du sens à leur vie, raconte-t-elle. En tant que femme, on se retrouve dans un rôle qu’on pensait avoir mis derrière nous, celui de “desperate housewife”: on gère soudain le planning de la famille et des enfants dans un pays où il n’y a pas d’aide“.
Originaire de Clermont-Ferrand, Laure Astier-Gudgel a quitté la France pour New York une première fois pour suivre son mari américain rencontré dans l’Oklahoma. Ce dernier était venu ouvrir la filiale de son entreprise française dans la Grosse Pomme. Après un retour en France dix-huit mois plus tard, le couple décide de récidiver. “On était frustrés d’être restés aussi peu de temps. Il fallait revenir”.
Laure Astier-Gudgel revient avec son mari, ses deux enfants et, en tête, “la question de ce que j’allais faire“. En 2017, elle lance My Little Lunch Box, un service de livraison de paniers-repas à domicile pour les écoliers de son quartier. Mais la reconversion tourne court pour l’ancienne responsable communication du pôle de compétitivité lyonnais Imaginove. “La réponse des clients était positive mais j’ai eu une grosse remise en question. Voulais-je vraiment travailler dans l’alimentaire ?”
Décidée à “ne pas s’arrêter là“, elle se consacre à une autre idée: Muse Within est né. L’accompagnement qu’elle propose s’appuie sur deux programmes, l’un pour les femmes qui souhaitent s’investir dans un projet créatif mais qui n’ont pas encore trouvé leur voie, l’autre pour celles qui veulent se lancer dans l’entrepreneuriat. Ces formations en ligne, qui se présentent sous la forme de modules étalés sur trois mois, comprennent aussi des séances collectives ou individuelles avec une coach. Muse Within prévoit aussi d’organiser des ateliers.
Le service s’adresse à des conjointes titulaires ou non d’une autorisation de travail aux Etats-Unis. “Il s’agit de donner du sens (à leur expatriation, ndr) pour qu’elles ne soient pas uniquement dans l’organisation et le planning“, résume Laure Astier-Gudgel
Cette dernière assure Muse Within à plein temps. Elle entend promouvoir le site dans d’autres villes américaines avec une forte présence française et recruter un deuxième coach. “Dans toute expatriation, il y a un moment d’euphorie au début, puis l’excitation décline et on commence à réfléchir à ce qu’on veut faire, dit-elle. Cette phase de descente est sous-estimée“.