L’engouement est à la mesure de l’attente. Trois ans que Mr. T avait prévu d’ouvrir les portes de son premier restaurant aux États-Unis. Après une pandémie et des travaux d’envergure, le néon rouge illumine enfin la devanture du dernier né du quartier branché de Sycamore District, à Hollywood, adresse de galeries prestigieuses (Régent Project, John…), des bureaux de Jay-Z et Beyonce, ou encore du concept store ultra hype Just One Eye.
Que ce soit installés au bar d’un marbre éclatant, donnant sur les cuisines ouvertes, attablés aux tables en bois soigneusement importées du Mexique, ou près des oliviers sur la grande terrasse cosy, les clients ne cessent d’affluer depuis l’ouverture du restaurant, le 16 août dernier. « Ça a très bien démarré, les retours sont très positifs, ça fait vraiment plaisir », confie autour d’un café noir Guillaume Guedj, le restaurateur de 44 ans, au lendemain d’une soirée de nouveau réussie comme peuvent en témoigner les nombreuses photos et autres stories sur Instagram.
Les posts qui défilent mettent l’eau à la bouche : croquettes monsieur, kebab à l’agneau mariné au feu de bois, burger à la purée d’aubergine brûlée, mac & cheese à la crème de comté et à la truffe… Ici on vient se régaler de street food version gastronomique. Un concept développé par l’entrepreneur, après le succès de son premier restaurant, doublement étoilé, Passage 53.
« J’avais envie de développer une cuisine plus accessible, et pour autant tout aussi bonne. Quelque chose qui me ressemble, qui vienne de ma culture. » Celle d’un enfant élevé en banlieue, dans le Val-de-Marne, fan de hip-hop et de basket. « Quand je voyageais à l’étranger pour des pop up avec Passage 53, que ce soit à Hong Kong, New York, Tokyo ou Mexico City, je finissais toujours par aller manger dans les marchés de nuit ou à des étals dans la rue, à découvrir la bouffe locale et c’est là que je me régalais, plus que dans les gastros ! Je me suis dit : et si je réunissais le meilleur des deux mondes ? De la comfort food dans un bel endroit. Voilà comment est né Mr.T. »
Un nom en l’honneur de son chef, le Japonais Tsuyoshi Miyakazi, maître d’œuvre du restaurant depuis son ouverture dans le Marais, à Paris, fin 2017. À peine quelques mois plus tard, Guillaume Guedj décide de développer le concept aux États-Unis. « C’était un rêve depuis toujours, et je sentais que j’avais enfin le bon concept, quelque chose de cool et punchy. » Reste alors à choisir le lieu. Son cœur se porte naturellement sur New-York mais c’est finalement des investisseurs qui l’invitent à se tourner plus à l’ouest, à Los Angeles. « Ça s’est imposé comme une évidence. Déjà, j’avais adoré lors, d’un premier voyage, les produits que l’on trouve ici, les fruits et légumes, les oursins, les huîtres, de super qualité. J’avais aussi des amis qui avaient développé leur business ici, et qui sont un peu mes anges gardiens. Et la qualité de vie est franchement parfaite pour une vie de famille. »
Un nouveau chapitre pour le père de deux enfants de 19 et 15 ans, propriétaire également de deux autres restaurants à Paris (en plus de Mr. T), le Ramen Bar et le Gyoza Bar. « J’ai envie de m’éclater à Los Angeles, en m’appuyant sur ma chef, Alisa Vannah, pour proposer des plats locaux ou de culture différente revisités, comme son Tuna Crudo qu’elle accompagne d’une vinaigrette nam jin héritée de sa mère thaï. J’attends de voir où le vent nous mène. Mais c’est sûr, je rêve déjà d’en ouvrir d’autres Mr. T aux États-Unis. »