“Une femme est agressée sexuellement toutes les six minutes en France, une toutes les 107 secondes aux Etats-Unis”, dénonce la Française Alice Lepers, fondatrice du mouvement “Mettez du rouge”.
Organisée pour la première fois en France il y a quatre ans, la campagne vise à sensibiliser les hommes à ces statistiques. “Pourquoi le féminisme est uniquement l’affaire des femmes? Lorsqu’on parle de violence, les hommes disparaissent de l’image. On a besoin de leur engagement“, explique la Française également à l’origine de la Journée de la jupe.
Après s’être exporté au Québec, en Suisse et en Tunisie, “Mettez du rouge” pose ses valises aux Etats-Unis pour la deuxième année consécutive. La mobilisation débute le 8 mars -date de la Journée internationale de la femme- et se poursuit pendant un mois. Pendant cette période, chaque homme est invité à mettre du rouge à lèvres et à publier sa photo sur les réseaux sociaux, accompagnée du hashtag #METTEZDUROUGE et du lien vers les statistiques. Pour les New-Yorkais, un studio photo autour d’un verre est également organisé le 8 mars de 6pm à 8pm au restaurant français Félix.
https://www.facebook.com/MettezDuRouge/posts/1243055229104722:0
L’organisation de “Mettez du rouge” aux Etats-Unis prend encore plus de sens cette année avec l’élection de Donald Trump, comme l’explique Alice Lepers. “On a laissé le président des Etats-Unis tenir des propos odieux sur les femmes, alors pourquoi tous les hommes ne pourraient-ils pas s’autoriser à également les tenir, et à passer à l’acte?“.
Alice Lepers, qui avoue avoir créé le mouvement par peur d’être agressée à son tour, espère également “aider les femmes victimes à parler“. Ce fut le cas en mai dernier en France, lorsque huit femmes du parti Europe Ecologie Les Verts (EELV) accusaient Denis Baupin, alors député de Paris et vice-président de l’Assemblée Nationale, d’agression et de harcèlement sexuel. Ce dernier avait posé en photo pour “Mettez du rouge” le 8 mars 2016. Scandalisées de voir leur agresseur dénoncer les violences faites aux femmes, ses victimes avaient alors décidé de prendre la parole.