Le New York Times estime que Madeleine Kamman “a donné aux Américains le goût de la France”, dans un article publié le 20 juillet. Professeure de cuisine et restauratrice française aux Etats-Unis, Madeleine Kamman a formé de nombreux cuisiniers américains à la cuisine française. Elle est décédée lundi 16 juillet dans le Vermont à l’âge de 88 ans.
“C’était une excellente enseignante qui m’a transmis le savoir-faire français”, se souvient Mary Risley. Cette cuisinière américaine, fondatrice de l’école de cuisine Tante Marie’s Cooking School à San Francisco, s’est formée aux côtés de Madeleine Kamman en France au début des années 1980. “J’avais étudié dans différentes écoles de cuisine américaines, mais je manquais de connaissance sur les sauces. J’ai suivi les cours que Madeleine donnait dans son appartement sur le lac d’Annecy”, raconte l’Américaine de 77 ans. “Je me souviens qu’elle nous emmenait au marché, qu’elle nous a appris à découper un poulet correctement. On faisait également des salades et des pâtisseries”.
Née à Courbevoie en 1930, Madeleine Kamman étudie à la Sorbonne puis travaille comme gestionnaire de réservation dans l’aéronautique. Elle rencontre ensuite son futur mari, l’Américain Alan Kamman, qu’elle suivra aux Etats-Unis dans les années 1960. Au pays de l’Oncle Sam, Madeleine Kamman se construira au fil des années une réputation solide, celle d’une cuisinière talentueuse spécialiste de la cuisine traditionnelle française. Elle aura créé et dirigé plusieurs écoles de cuisine entre les deux pays, écrit plusieurs livres dont The Making of a Cook en 1971, When French Women Cook en 1976, et animé sa propre émission à la télévision américaine entre 1984 et 1991.
“Très triste d’apprendre que mon mentor et amie, Madeleine Kamman, est décédée. Ce livre usé (“When French Women Cook”) restera toujours l’un de mes préférés”, s’est épanchée sur Twitter la cheffe américaine Joanne Weir, notamment connue pour avoir animé l’émission “Joanne Weir’s Cooking Class” à la télévision américaine.
Malgré une carrière bien remplie, “une autre cuisinière spécialiste des recettes françaises, l’Américaine Julia Child, lui a piqué la vedette à l’époque“, estime Mary Risley. “Madeleine Kamman était très jalouse d’elle“, observe-t-elle, tout en soulignant la personnalité complexe de Madeleine Kamman. “Il fallait toujours qu’elle ait raison. Elle pouvait être très dure, comme ce jour où elle avait forcé une élève enceinte à boire du vin blanc“.