On est tous d’accord, les Américains ont un vrai problème avec les volets. Tout simplement parce qu’ils n’en ont pas.
Ce constat, la société française, Moondream, spécialiste du rideau occultant en a pris son parti et compte bien surfer sur un changement d’habitude des Américains. “Ils sont en train d’évoluer par rapport à ce sujet. Avant ils n’avaient pas besoin de rideaux ou de volets, parce qu’ils dinaient à 6:30pm, se couchaient à 9pm et se réveillaient tôt. Ce n’est plus le cas aujourd’hui et notamment dans les grandes villes, explique Michèle Bendelac, CEO de Moondream aux Etats-Unis. Et surtout, les Américains sont de plus en plus réceptifs au discours sur le bien-être, sur la nécessité de bien dormir et de se protéger des agressions extérieures, ce que nous proposons“.
Moondream est une jeune start-up mais qui s’inscrit dans une belle histoire de famille. Celle de la société Brunswick, fondée à Paris en 1909. Georges Brunswick, son fondateur, s’était lancé dans la vente – très prospère à l’époque – de voile de deuil. L’activité périclitant au fil des années, il avait fait le choix d’un virage vers la doublure de vêtement, puis le tissu d’ameublement, aidé par son fils, puis son petit-fils. Aujourd’hui, c’est son arrière petit-fils Charles qui est à la tête de l’entreprise. Diplômé de l’ESCP il a repris les rênes de l’entreprise familiale en 2012, en développant le digital et en lançant Moondream, qui se consacre au B to C quand Brunswick SA se concentre sur le B to B.
“Nous avons découvert un tissu extraordinaire, qui permet d’obtenir une obscurité totale. A partir de ça, nous avons investi dans la R&D, travaillé avec des ingénieurs textile et des sociologues pour comprendre et anticiper les demandes. Aujourd’hui, nous proposons des rideaux occultants, thermiques, phoniques et anti-ondes”, se félicite Michèle Bendelac.
Leader sur le marché des rideaux “techniques”, en France et en Europe, la start-up se devait de se lancer sur le marché américain. Un défi connaissant les habitudes locales, mais surtout une énorme opportunité de développement. Le bureau de New York a ouvert en mai 2015, tout comme le site internet américain et le service après-vente. Les produits sont eux fabriqués en Europe (Pologne) et stockés dans un entrepôt du New Jersey.
Sur le site, les références à la France, sa qualité, son savoir-faire, sont présentes mais discrètes . “On s’est dit que pour les Américains, la France est souvent associée au luxe, explique Michèle Bendelac. Or nous sommes tout sauf un produit de luxe. Nos prix sont volontairement raisonnables, parce que nous sommes une entreprise raisonnable“.
Les ventes sont en progression constantes de ce côté de l’Atlantique, et la start-up assure qu’elles sont conformes aux prévisions. Mais aux Etats-Unis, Moondream doit fait face à une rude concurrence: des rideaux “black out” sont disponibles dans toutes les grandes enseignes. “C’est une promesse de black out mais ça n’a rien à voir avec notre produit, assure la responsable. Notre technologie a été brevetée et nos solutions sont efficaces. Que ce soit pour l’obscurité, pour le thermique ou le phonique“. D’ailleurs, les Américains sont très friands de ces développements: “Nous vendons dans le Mississippi comme à Boston, mais le sound proof est le produit qui marche le mieux et, forcément, les ventes sont beaucoup plus importantes dans les grandes villes, sur les côtes Ouest et Est“.
Pour marquer sa différence, Moondream compte aussi sur sa recherche d’esthétisme. “Nous avons une gamme de choix très large, en couleurs et motifs, précise Michèle Bendelac. Le rideau n’est pas juste technique, il doit être beau, au goût des clients“.
La représentante de la marque aux Etats-Unis reconnaît qu’il y a encore du travail pour s’imposer et devenir une référence sur le marché américain, mais elle se félicite des commentaires élogieux sur le site internet. “Nous sommes sur un marché de niche et nos clients sont satisfaits“.
Si l’expérience américaine se confirme dans les prochains mois, Moondream pourrait se lancer au Canada et en Amérique latine.