Elle est de retour ! Organisée pour la première fois aux États-Unis en 1994, la Coupe du monde de football va revenir en Amérique du Nord en 2026. Seize villes, pour la première fois réparties dans trois pays, ont été sélectionnées par la FIFA pour accueillir les matches : trois au Mexique, deux au Canada et onze aux États-Unis. De New York à Los Angeles en passant par Kansas City, voici tout ce qu’il faut savoir sur les villes américaines du prochain mondial (la liste des matches par ville sera divulguée plus tard cette année).
On ne présente plus New York et son amour grandissant pour le ballon rond. Des bars aux terrains de sport, le football est partout dans la Big Apple. La ville accueille deux équipes de MLS, le NYC FC qui évolue au Yankee Stadium dans le Bronx, et les New York Red Bulls, pensionnaires de la très belle Red Bull Arena située à Harrison dans le New Jersey. C’est ici également que joue le Gotham City FC, l’équipe féminine locale (NWSL).
Mais les matches de la future Coupe du monde n’auront lieu dans aucun de ces deux stades, jugés trop petits ou non adaptés au football. C’est le MetLife Stadium et ses 87 000 places qui a été choisi par les organisateurs. Construit en 2010 et accessible en seulement 30 minutes en transport depuis Manhattan, le stade d’East Rutherford (NJ) accueille en temps normal les deux équipes de football américain locales, les Giants (NFL) et les Jets (MLB). Sept matches s’étaient joués ici ou plutôt juste à côté au Giants Stadium (détruit depuis) lors de la Coupe du monde 1994, dont la demi-finale opposant l’Italie et la Bulgarie. Comme la plupart des stades de cette liste, le MetLife Stadium dispose d’une pelouse synthétique, non réglementaire pour les matches de la Coupe du monde. Une vraie surface en herbe devra être installée d’ici là.
Miami est l’une des villes les plus latines des États-Unis. Ce n’est pas un hasard si David Beckham a décidé d’y monter son équipe de foot en 2018, l’Inter Miami (MLS), qui joue ses matches à Fort Lauderdale à une quarantaine de minutes au nord de Miami. L’ancienne gloire du football anglais a ramené dans ses valises Gonzalo Higuain, le buteur argentin passé par le Real Madrid. Là aussi, le stade de l’Inter Miami est trop petit pour accueillir les matches de la Coupe du monde, c’est donc un autre stade de NFL, le Hard Rock Stadium, qui sera utilisé le jour J. Cette enceinte de 67500 places, située à Miami Gardens à 15-20 minutes du centre, a connu un lifting impressionnant à 500 millions de dollars en 2016. Les rénovations incluent l’ajout d’un toit rétractable et le réaménagement des espaces VIP. C’est la première fois que Miami accueillera des matches de la Coupe du monde, dans une ville qui ouvre décidément de plus en plus ses portes au football. L’Inter Miami va bientôt lancer la construction de son propre stade de 25 000 places au coeur de la ville, dont l’ouverture est prévue en 2025.
Comme New York, Boston a une histoire avec le football et la Coupe du monde. Le Foxboro Stadium, détruit depuis, avait accueilli six matches en 1994 dont le quart de finale entre l’Espagne et l’Italie. La plus grande des compétitions reviendra donc dans le Massachusetts en 2026, mais du côté du Gillette Stadium, le célèbre stade des New England Patriots (NFL). Cette belle enceinte de 65 800 places n’est pas la plus facile d’accès, située à 45 minutes au sud de Boston. Elle accueille également une équipe très performante de MLS, le New England Revolution, qui a remporté l’année dernière le titre de la saison régulière avec un record de points à la clé. Son entraîneur n’est autre que l’ancien sélectionneur de Team USA, Bruce Arena, qui avait amené l’équipe américaine jusqu’en quart de finale à la Coupe du monde 2002, un résultat historique.
Ce sera également une première pour « Philly », la ville réputée pour son cheesesteak et l’équipe des Eagles (NFL). Les matches de la Coupe du monde auront lieu au Lincoln Financial Field, un stade omnisports de 69 000 places située au sud de la ville, qui a la particularité d’avoir été inauguré par un match de foot en 2003 opposant Manchester United et Barcelone. Philadelphie dispose d’une équipe de foot en MLS depuis 2010, l’Union, qui joue régulièrement les premiers rôles dans la ligue américaine, et a gagné le trophée de la saison régulière en 2020. Son capitaine, Alejandro Bedoya, a joué pendant trois saisons à Nantes dans le championnat de France (2013-2016).
Atlanta a réussi un véritable tour de force en 2017 : réunir une ville et remplir tout un stade presque du jour au lendemain autour d’un nouveau club de foot, l’Atlanta United FC (MLS). L’équipe évolue régulièrement à guichets fermés dans le nouveau Mercedes-Benz Stadium, un stade de 74 000 places avec toit rétractable. Après seulement cinq ans dans la ligue, l’Atlanta United FC est déjà une success story avec trois trophées dont le titre national en 2018. Les Géorgiens attendent donc avec impatience leur première Coupe du monde à la maison, dans une ville et une région plus que jamais tournée vers le football.
Terre d’immigration mexicaine au même titre que San Antonio et Houston, Dallas est réputée pour la qualité de sa formation footballistique, sans doute la meilleure du pays. De nombreux joueurs formés ici ont percé au plus haut niveau comme Ricardo Pepi (Augsbourg), Weston McKennie (Juventus), Tanner Tesmann (Venise) et la star locale Jesus Ferreira (FC Dallas). Le FC Dallas, qui a rejoint la MLS à la création de la ligue en 1996, joue ses matches au Toyota Stadium de Frisco, où se trouve également le Soccer Hall of Fame Museum, le musée national dédiée à l’histoire du soccer. Dallas avait accueilli six matches lors de la Coupe du monde 1994, dont le quart de finale entre les Pays-Bas et le Brésil. Les rencontres de 2026 auront lieu au prestigieux AT&T Stadium, une enceinte impressionnante de 80 000 places utilisée par les Dallas Cowboys (NFL).
La FIFA (organisatrice du mondial) aime décidément les stades couverts. Pas forcément favorite, la ville de Houston a finalement été sélectionnée pour la qualité de ses infrastructures. Le NRG Stadium, 72 000 places, dispose d’un toit rétractable qui permet de se protéger de la météo chaude et humide du sud du Texas. Il accueille l’équipe de NFL locale, les Houston Texans. Contrairement aux villes citées précédemment, Houston ne vibre pas vraiment pour le football. Le Dynamo, son équipe de MLS depuis 2006, n’attire ni les foules ni les bons résultats. Les matches prévus sur place en 2026 devraient l’aider à gagner en engouement et visibilité.
Deux petits « Frenchy » jouent pour l’équipe de MLS de Kansas City (Sporting KC), qui évolue à chaque match dans un stade plein au Children’s Mercy Park. Rémi Walter (ex-Nice) et Nicolas Isimat-Mirin (ex-Monaco) sont tombés sous le charme de la culture foot locale, qui remonte aux années 1970 avec les exploits des Kansas City Spurs, première équipe de la région et vainqueure du championnat en 1969 (NASL). Le centre d’entraînement du Sporting Kansas City est également un bijou de modernité ouvert en 2018, avec 12 terrains répartis sur 20 hectares. Preuve de l’intérêt pour le foot dans la région, un club féminin a vu le jour en 2020, le Kansas City Current, qui joue au meilleur niveau national (NWSL). Les matches de la Coupe du monde 2026 auront lieu au Arrowhead Stadium, terrain des Chiefs (NFL), qui peut accueillir 76 000 personnes.
Comme New York, Los Angeles a toujours été une capitale du foot et ne cesse d’attirer de plus en plus de fans aujourd’hui. Si le mythique Rose Bowl de Pasadena avait accueilli la finale de la Coupe du monde en 1994, les organisateurs ont décidé de miser sur la modernité pour 2026, puisque c’est le flambant neuf SoFi Stadium d’Inglewood qui a été retenu. Le stade de Rams (NFL), derniers vainqueurs du Superbowl, dispose lui aussi d’un toit rétractable et de 70 000 sièges. Du côté des équipes de foot locales, le LA Galaxy est le club le plus populaire grâce notamment à l’arrivée de David Beckham en 2007. Le Suédois Zlatan Ibrahimovic a également joué ici de 2018 à 2019. Le rival local est le Los Angeles FC, équipe montée en 2018 par plusieurs investisseurs dont l’acteur Will Ferrell et l’ancien basketteur Magic Johnson. Une nouvelle équipe féminine, l’Angel City FC (NWSL), vient également d’être créée cette année par l’actrice Natalie Portman. Le club, détenu uniquement par des femmes, se revendique féministe et social.
Voyager à San Francisco revient à remonter aux origines du football aux États-Unis. C’est ici, dans la Bay Area, qu’a vu le jour la première ligue officielle américaine en 1902, la San Francisco Soccer Football League (SFSFL). Bizarrement, aucune équipe de San Francisco n’a survécu aux années, contrairement à d’autres clubs de la Bay Area comme les San José Earthquakes. À l’image de New York ou Los Angeles, les Earthquakes ont rejoint le premier championnat professionnel américain (NASL) à partir de 1974. L’équipe évolue aujourd’hui en MLS. À seulement 30 minutes de San José se trouve la prestigieuse Stanford University, qui avait accueilli des matches de la Coupe du monde en 1994. Pour cette nouvelle édition en 2026, les rencontres auront lieu à Santa Clara dans la banlieue de San Jose. À noter que la Fédération française de football a ouvert une académie à 45 minutes de là à Santa Cruz, convaincue par le potentiel de la région.
On garde le meilleur pour la fin avec Seattle, qui accueille sans doute les meilleurs supporters du pays. Il faut dire que l’équipe locale, les Seattle Sounders, sont une véritable success story en MLS. Il s’agit tout simplement de la meilleure équipe depuis la création de la ligue en 1996 avec trois championnats nationaux, quatre coupes, et un succès tout récent en 2022 en Ligue des champions CONCACAF (zone qui comprend l’Amérique du Nord, l’Amérique centrale et les Caraïbes). Près de 50 000 personnes se déplacent à chaque match pour voir les Sounders au Lumen Field, l’une des meilleurs affluences du pays. Le club partage son stade avec l’équipe féminine d’OL Reign, racheté par l’Olympique Lyonnais en 2019. C’est ici que joue la star américaine Megan Rapinoe, icône de la lutte pour l’égalité salariale entre les équipes nationales masculines et féminines. Preuve que le football s’est développé récemment dans la région, Seattle n’avait pas accueilli de matches à la Coupe du monde de 1994. Ce sera chose faite cette fois-ci au Lumen Field.