Si Caroline pouvait revenir en arrière, elle réfléchirait à deux fois avant de répondre un oui légèrement gêné à John lorsque celui-ci lui proposa, à genoux comme il se doit, de l’épouser. Qu’un acte si unique et romantique se soit passé à 8h du matin, au milieu d’une centaine d’inconnus voyageant dans la même rame de métro qu’eux aurait pourtant pu lui servir d’indice.
C’était il y a trois ans. Les étincelles du début ont fait place à une routine pas aussi désagréable que ça. Ils s’aiment, mais ce qui parfois pouvait amuser Caroline l’agace maintenant au plus haut point. Elle vient me voir afin de “sauver son couple” et essayer de trouver une solution.
«Lorsque je me suis mariée, mes parents m’ont prévenue. Ils ont trouvé John très sympathique mais plutôt mal élevé.
Il parle fort, tient rarement la porte aux femmes, s’assied à table avant tout le monde, interrompt une discussion sans s’excuser, d’ailleurs il s’excuse rarement, ne parle pas un mot de français et s’attend à ce que tout le monde parle anglais, saute dans un taxi même si ce n’est pas le sien, décroche son portable au cinéma quand il ne mâchouille pas du pop-corn tout le long du film, complètement inconscient du monde qui l’entoure…. Bref une vraie caricature de new-yorkais, “loud and proud”, un vrai goujat en ce qui me concerne».
Qu’est ce que veut réellement Caroline? “Je veux rester avec lui car c’est un homme avec beaucoup de qualités de coeur mais j’aimerais qu’il fasse des efforts pour être un peu plus “frenchie”, au moins avec ma famille et mes amis en France”. Est ce réalisable? “Je pense que oui, surtout si j’en parle avec lui de manière plus douce, moins arrogante”. Je me demande si John a lui aussi des reproches à faire concernant les manières de Caroline? Elle sourit et admet: “oui c’est vrai, il m’a fait remarquer que je n’ai pas l’air convaincu quand sa famille prie autour de la table avant de dîner, que l’humour français est parfois trop salace à son goût, que je juge trop vite les gens, que je parle français avec mes amis en sa présence et qu’il se sent rejeté, et que je suis suspicieuse avant d’être accueillante. À bien y réfléchir, il faudrait qu’à mon tour, je sois un peu plus Américaine avec lui et son entourage!”
Faire partie d’un couple mixte c’est accepter les différences culturelles de l’un et de l’autre et ne pas chercher à imposer sa façon de voir. Personne n’a raison ou tort, il faut trouver le bon compromis qui donnera satisfaction aux deux membres du couple, sans que leurs identités n’en pâtissent. Caroline et John ont compris assez tôt que c’est en s’enrichissant de leurs différences que leur amour continuera à briller pour le plus grand plaisir de leur famille et amis.
Posez moi vos questions sur www.monlifecoach.com, j’y répondrai dans cette rubrique.
0 Responses
C’est amusant de lire votre article car j’ai l’impression de “nous” entendre, par “nous” j’entends mon mari, Américain, et moi, l’épouse française si differente de lui. Nous avons nos difficultés et arrivons, bon an mal an, a vivre avec…mais j’avoue que je prefererais de loin resoudre ces sources de conflits une bonne fois pour toutes, comme l’ont fait John et Caroline…Nous avons été voir un psy/conseiller de couples mais cela n’a pas aidé, nous sommes sortis de son “office” en rigolant… J’aime l’approche plus realiste des coachs comme j’ai pu la lire dans vos autres articles et sur votre website.
Ah c’est compliqué l’amour… mais je ne veux pas vivre sans 🙂
Merçi en tout cas Nicolas pour ce petit message d’espoir!
Isabelle
J’ai passée des années a raler aupres de mon mari que je trouvais trop Americain et pas assez français!!! i c’est pas un comble ca?
Et puis je me suis rendu compte que ces petites differences font notre richesse et que tant qu’il m’aimait d’un amour sincere et beau, que demander de plus?… Il est comme il est a l’exterieur, parfois mal elevé selon nos standards, mais a l’interieur c’est un etre bon et bien, un vrai gentleman.
Mesdames ne faites pas la meme erreur que moi et n’attendez pas aussi longtemps pour vous en rendre compte lol
Corine
Superbe analyse du coach! Quelle justesse, quelle vision! Impressionant.
Tu te fous vraiment de la gueule du monde Monsieur Coach.
Et bien guillaume, faudrait peut etre manger un loukoum de temps en temps, ça vous ferait le plus grand bien.
Continuez Nicolas, nous on adore!
Mireille
Caroline n’avait pas besoin d’aller si loin pour trouver son goujat, il y en a des wagons entiers à Paris: je les vois tous les matins, bien habillés, bien proprets, l’air content d’eux mêmes, se jeter sur les sièges libres à chaque station devant toutes ces femmes qui ne semblent même plus surprises de rester debout.
L’âge n’y fait rien ni le niveau de vie, c’est bien une culture du savoir vivre qui ne se transmet plus depuis quelques générations.
Le nombre prouve que ça doit plaire.