C’est sans doute le club de foot le plus connu des États-Unis. Celui qui a accueilli des stars internationales comme David Beckham (2007 à 2012), Steven Gerrard (2015-2016) ou encore Zlatan Ibrahimovic (2018-2019). Cinq fois champion de MLS depuis sa création en 1995, le LA Galaxy a récemment connu un passage à vide avec seulement deux apparitions en playoffs entre 2016 et 2020. Greg Vanney, l’ex-entraîneur de Toronto, a été embauché en janvier pour redresser la barre, accompagné par plusieurs joueurs français.
Le premier d’entre eux, Samuel Grandsir, est arrivé de Monaco en mars. Les trois autres ont tous débarqués en provenance de Ligue 2. Kevin Cabral, jeune attaquant polyvalent de Valenciennes, 22 ans, a signé dans la Cité des anges pour cinq ans début avril, suivi 20 jours plus tard par Sega Coulibaly, l’imposant défenseur central de 25 ans passé par Nancy. Rayan Revoloson, milieu défensif malgache de 24 ans, a signé à son tour au Galaxy pour trois ans en mai en provenance de Troyes.
“C’est une toute nouvelle ouverture de marché. La MLS cherche de plus en plus des joueurs de moins de 25 et surtout moins de 23 ans”, explique Jérôme Meary. À la tête de l’agence Elite Athletes, l’agent français s’occupe d’attirer les meilleurs footballeurs européens dans le championnat américain. “Pour Kévin Cabral, il a fallu se battre contre des équipes de Ligue 1, d’Allemagne, et même de Ligue des Champions qui le voulaient. Mon discours? Je lui ai prouvé que le projet était très intéressant. Il a rejoint un club de renommée mondiale dans un championnat de qualité, avec des infrastructures extraordinaires et qui attire maintenant l’oeil des recruteurs européens”.
Habituée à acheter des stars européennes sur le déclin, la MLS a changé radicalement de modèle ces dernières années. Elle fait désormais tout pour attirer des jeunes, soit en les formant aux États-Unis soit en les achetant à l’étranger, en espérant faire une plus-value à la revente (technique appelée “trading” dans le monde du football). Et ça marche. Elle n’a jamais autant exporté en Europe, à des prix aussi élevés et à des équipes aussi prestigieuses. Parmi les exemples, le latéral gauche canadien Alphonso Davies (ex Vancouver) a rejoint le Bayern Munich en janvier 2019 pour 13,5 millions de dollars, l’arrière droit américain Bryan Reynolds (ex Dallas) a signé à l’AS Rome en février pour plus de huit millions, et le milieu de terrain américain Gianluca Busio (ex Kansas City) est arrivé à Venise, promu en Serie A, pour plus de 10 millions bonus compris en août. “J’ai reçu plus de dix offres de transfert pour des joueurs dont je m’occupe aux Etats-Unis cette année, confirme Meary. La MLS est devenue un tremplin pour beaucoup d’entre eux”.
Le LA Galaxy n’est pas le seul club de MLS a avoir des vues sur des joueurs de Ligue 2. Austin a récupéré l’attaquant sénégalais de Grenoble Moussa Djitté en juin contre 1,5 millions (21 ans). Libre de tout contrat, le défenseur de Toulouse Steven Moreira (27 ans) s’est engagé avec Columbus en août. “La Ligue 2 est un des plus beaux championnats du monde pour recruter des talents. Le niveau est très élevé et les prix restent plus abordables par rapport à certaines autres ligues de première division”, ajoute Meary, qui passe une grande partie de son temps à aller voir des matches à travers la France en compagnie des recruteurs américains. “On est en pourparler pour d’autres signatures prochainement. Ce n’est que le début, la MLS est en train de devenir un acteur important du marché mondial des transferts”. Alors que l’ensemble des grands championnats européens ont réduit leurs dépenses cet été en raison du Covid, la MLS a investi plus d’argent qu’à son habitude sur la même période, indique le site The Athletic.