De tous les candidats au siège de député des Français d’Amérique du Nord, Mike Remondeau est le seul à ne pas vouloir être élu. Et il le dit haut et fort : « Bien sûr que non ! » répond-t-il quand on lui demande s’il a ses chances. « Ce qui m’intéresse, c’est d’être candidat».
Mais même être candidat parait compliqué. Mike Remondeau, 31 ans, n’a pas les moyens financiers de faire campagne. Il n’a aucune expérience en politique si ce n’est une formation (en cours) en Sciences politiques à l’université de Tampa en Floride. Anecdotiquement, sa page de campagne sur Facebook ne compte que trente “likes” – il rétorque cependant que ces 30 personnes sont celles qui le font avancer. « Chaque citoyen peut participer à la vie politique de son pays, et le devrait », voilà le sens qu’il donne à sa candidature.
Mike Remondeau est parti de France en 2002 « en position d’échec ». Il n’est pas parti de gaîté de cœur, dit-il, mais « parce que le climat social et économique était morose ». Aux Etats-Unis, il dit avoir galéré, été « illégal cinq ans », et même été à la rue, avant de rencontrer sa femme et de reprendre des études en Sciences politiques à l’université de Tampa. Considérant que « tous les autres candidats viennent d’une certaine classe sociale », il veut proposer une alternative. « Leur bilan après des années et des années au pouvoir, que ce soit au gouvernement ou au Parlement, est négatif ».
Pour M. Remondeau, le clivage droite-gauche n’a pas de sens. Selon lui, seule la signification de la nationalité française importe. « Ca veut dire quoi être Français ? Liberté, égalité, fraternité. Sommes-nous libres ? Plus ou moins. Sommes-nous égaux ? De moins en moins. Sommes nous frères ? Ben, plus du tout ».
A la question de savoir ce qu’il propose concrètement, il répond : « Je n’ai pas de programme choisi parce que je me concentre sur la représentation ». Il ne prend position sur aucun thème de campagne, si ce n’est la taxation des expatriés qu’il refuse complètement, affirmant que même en France il y a trop d’impôts. Il propose aussi de « promouvoir les opportunités des Français de l’étranger au niveau local » et de repenser le système politique au niveau national. Il reconnaît que ses propositions peuvent paraître « bizarroïdes », parce qu’elles sont selon lui « différentes et ne viennent pas du système ».
Prévoyant la création du site Internet de son futur parti, le Cercle des Nord-Américains dans un mois, il pense que sa vision sera plus claire pour les électeurs à ce moment-là. « J’ai même pas la pression du résultat. Que je fasse 0.1%, 0.5%, 5%… Ce que je veux démontrer, c’est que si vous n’êtes pas contents, vous pouvez proposer une solution. »