Tout ce qui est bon pour la gastronomie est bon pour la France… C’est peu ou prou le raisonnement qui a conduit l’ambassadeur de France François Delattre, à épingler mardi l’insigne d’officier de la Légion d’honneur au revers de la veste de Nina Zagat.
Car elle n’est pas seulement la fondatrice du guide qui depuis plus de 30 ans nargue notre Michelin national et ses avis infaillibles, qui est ainsi distinguée. C’est surtout “une grande amie de la France et de sa gastronomie” a insisté François Delattre, rappelant le rôle crucial que Nina Zagat et son mari Tim, co-fondateur de l’entreprise, ont joué en 2003, au plus fort du “french bashing” sur fond de guerre d’Irak. “Elle s’est activement engagée contre l’idée de boycott des restaurants français, en organisant une conférence de presse avec plusieurs grands restaurateurs américains”.
Francophilie assumée par Nina Zagat: “Tim et moi avons été profondément marqués par notre séjour à Paris, en 1968 et 1969, comme jeunes avocats”. C’est là, pour faire partager leur goût pour le canard rôti de la rue de Seine et autres merveilles parisiennes, qu’ils commencèrent à collecter leurs bonnes adresses, compilant du même coup les avis de leurs amis. Dix ans plus tard, le Zagat Survey était lancé.
Depuis 2011, le Zagat, toujours dirigé par les deux fondateurs, est entré dans l’orbite de Google (pour 125 millions de dollars). Une consécration pour ceux qui ont inventé “l’aggrégation de contenu” et les “reader reviews” bien avant que le terme “moteur de recherche” ait un sens quelconque: au contraire de Michelin, les avis publiés par Zagat ne sont pas ceux de critiques professionnels, mais d’amateurs éclairés. Avec Google, le nombre de contributeurs potentiels a explosé, mais fidèles à leurs origines, les Zagat continuent de publier leurs guides papiers.
Photo: Nina et Tim Zagat, entourée des chefs: Eric Ripert (Le Bernardin), David Bouley (Bouley), Daniel Boulud (Daniel), Daniel Humm (Eleven Madison Park) et de Sophie et François Delattre.