Le guide Michelin a révélé ce lundi 9 décembre les promus de son édition 2024 pour les villes de New York, Chicago et Washington (les étoiles de DC ici). En tout, 12 nouveaux restaurants ont reçu leur première distinction, trois restaurants à Manhattan se sont vus remettre deux étoiles. Mais les deux grosses surprises de la soirée sont sans aucun doute le déclassement d’un chef français tandis qu’un restaurant coréen décroche le graal suprême, les trois étoiles. Une première mondiale et un évènement pour la Grosse Pomme puisqu’il n’y avait pas eu de nouveau triple étoilé depuis 12 ans.
« C’est un superbe palmarès pour New York qui brille par sa diversité. Au travers de cette sélection, ces sont plus de 65 types de cuisines différentes qui sont représentées. La ville de New York a cette capacité extraordinaire de faire émerger des talents dans un contexte très porteur où il y a de plus en plus de gastronomes avertis, nous a confié Gwendal Poullennec, directeur international des guides Michelin au terme d’une soirée haute en saveurs.
Ils sont rares les élus de cette catégorie. Les trois étoiles, distinction suprême accordée par les inspecteurs du guide rouge, récompensent « une cuisine exceptionnelle ». Et ceux qui se sont hissés à ce niveau s’accrochent solidement à ce statut. Ainsi, les quatre restaurants qui pouvaient s’en prévaloir l’an dernier vont continuer de les afficher. Le Bernardin (Eric Ripert), Eleven Madison Park (Daniel Humm), Masa (Masa Takayama) et Per Se (Thomas Keller).
La grosse surprise dans cette catégorie, c’est l’entrée d’un restaurant coréen, Jungsik, à Tribeca. Une première mondiale puisque cette cuisine n’avait jamais été primée à ce niveau en dehors de Corée.
Pour Ellen Hunter alias @thestarcrawl sur les réseaux sociaux, c’est bien plus qu’une récompense. « C’est un mouvement global de reconnaissance de la cuisine coréenne aux États-Unis ». Même avis du côté de Gwendal Poullennec qui se réjouit de cette décision historique. « C’est un signal très fort de l’extension de la culture coréenne portée par toute une génération de jeunes chefs inspirés par des techniques dans le monde entier ». Dans le détail, le guide salue « une cuisine à la fois hautement originale, exécutée avec une précision remarquable et profondément satisfaisante », à l’image des lamelles de maquereau rayé cru accompagnées de kimchi blanc et de bouillon de poisson glacé ou encore de l’omble chevalier maturé à sec baigné dans une sauce kimchi et curry rouge.
Dans un moment qui a suscité des exclamations et des regards circonspects du public, deux des trois restaurants new-yorkais ayant obtenu deux étoiles incluent le restaurant César à SoHo, fondé en solo par le chef César Ramirez, et Chef’s Table at Brooklyn Fare. Ce dernier avait perdu ses trois étoiles l’année dernière après le licenciement de son chef, César Ramirez. Vous suivez ? Installés à l’opposé sur la scène au moment de se voir remettre leur prix, ce moment incongru n’a pas manqué de faire sourire l’assistance.
Troisième restaurant à obtenir les deux étoiles pour la première fois : Sushi Sho. Un comptoir à sushis où le chef Keiji Nakazawa « incarne une maitrise culinaire d’exception », selon les mots du guide.
Stupeur quand le nom de Daniel, le restaurant précédemment doublement étoilé du chef français Daniel Boulud, est apparu dans la liste des restaurants recevant 1 étoile couronnant « une très bonne table dans sa catégorie ». Une pilule certainement dure à avaler pour le restaurateur à succès qui a ouvert de nombreux établissements cette année. Il aura toutefois pu se consoler avec la première étoile attribuée à l’un de ses nouveaux restaurants, le café Boulud, Upper East Side.
Dans les rangs français, le malheur des uns fait le bonheur des autres et Andrea Calstier, lui, a largement célébré son étoile pour son restaurant La Bastide. Nous vous parlions de son établissement situé à Westchester il y a quelques mois comme d’un potentiel étoilé. C’est chose faite avec cet établissement loin des paillettes de Manhattan mais qui brille par sa virtuosité. « Je suis super heureux évidemment. Pour moi mais surtout pour les équipes. C’est la récompense d’heures de travail en cuisine et en salle. Et ça met un gros coup de projecteur sur notre restaurant », s’est réjoui le chef.
Outre La Bastide by Andrea Calstier, 7 établissements accèdent pour la première fois à la récompense : bar Miller (sushi), café Boulud (français), Corima (mexicain), Joo Ok (coréen), Nōksu (coréen), Shota Omakase (japonais), Ying Tao (chinois).
Quant à l’étoile verte, attribuée aux restaurants modèles en matière de gastronomie éco-responsable, elle revient cette année au restaurant One White Street.
Des rebondissements, des petits-fours gastronomiques et des moments gratinés, la soirée Michelin édition 2024 n’a cette année encore pas manqué de piquant.
Eleven Madison Park
Le Bernardin
Masa
Per Se
Aquavit
Aska
Atera
Atomix
Blue Hill at Stone Barns
Gabriel Kreuther
Jean-Georges
The Modern
odo
Saga
Sushi Noz
63 Clinton
bōm
Casa Mono
Clover Hill
Cote
Crown Shy
Daniel
Dirt Candy
Essential by Christophe
Estela
Family Meal at Blue Hill
Francie
Frevo
Gramercy Tavern
Icca
Jeju Noodle Bar
Joji
Jua
Kochi
Kosaka
L’Abeille
Le Coucou
Le Pavillon
Mari
Meju
Noda
Noz 17
Oiji Mi
One White Street
Oxomoco
Red Paper Clip
Restaurant Yuu
Rezdôra
Semma
Shion 69 Leonard Street
Shmoné
Sushi Amane
Sushi Ichimura
Sushi Nakazawa
Tempura Matsui
The Four Horsemen
The Musket Room
Torien
Torrisi
Tsukimi
Tuome
Yoshino