La grand-messe de l’art contemporain signe son retour dans le sud de la Floride. Rendez-vous incontournable des collectionneurs aguerris ou simples amateurs venant des quatre coins du monde, la Miami Art Week se tiendra du lundi 29 novembre au dimanche 5 décembre avec, comme point d’orgue, Art Basel Miami Beach, absente l’an dernier en raison de la pandémie. Bon nombre d’artistes français seront représentés lors de cette manifestation culturelle, ainsi que dans les allées des différentes foires et expositions satellites.
« C’est l’évènement le plus important pour le marché de l’art aux États-Unis. On fait des rencontres, on discute, on s’inspire. C’est très enrichissant humainement parlant », souligne l’artiste peintre lyonnaise Carole Jury, habituée de la Miami Art Week depuis près d’une demi-décennie. « Malgré les années d’exposition, j’ai toujours une certaine appréhension car le processus reste le même : il faut arriver à se mettre à nu afin de dévoiler son intimité artistique. Même si je suis de plus en plus à l’aise, cela reste toutefois très impressionnant », précise la quadra qui vit dans le New Jersey. Carole Jury fera coup double cette année puisqu’elle sera représentée par la galerie new-yorkaise Azart, à SCOPE Art Show, où elle exposera notamment les œuvres de sa nouvelle série intitulée « Time Goes By », mais aussi par la galerie italienne Alessandro Berni à CONTEXT Art Miami.
Au départ de ce grand marathon culturel figurera également l’artiste français Robin Anezin, qui s’affiche fièrement au programme de Red Dot, soutenu par la galerie new-yorkaise Perseus. « Exposer durant la Miami Art Week est un enjeu considérable pour l’évolution de ma carrière. Cela me donnera une plus grande visibilité et permettra également de jauger mon niveau », indique avec enthousiasme cet autodidacte installé à Miami, pour qui ce sera le baptême du feu. « Chaque année, j’ai l’habitude d’arpenter les allées des différentes foires de cet évènement. Cependant, l’idée d’y présenter mes œuvres ne m’avait même pas effleuré l’esprit », ajoute-t-il pudiquement. « J’avais l’habitude de peindre pour mes proches mais depuis un an tout s’est accéléré. J’ai eu la chance d’être repéré par une galerie qui m’a permis d’exposer des tableaux à New-York et aujourd’hui je me retrouve à la Miami Art Week, ce qui est en quelque sorte la cerise sur le gâteau. »
Aux côtés des sculptures, peintures et photographies, quelques galeries présenteront par ailleurs des œuvres numériques qui bouleversent le monde de l’art, à l’image des NFT (comprenez « jetons non fongibles »), des objets numériques supposés infalsifiables qui offrent un certificat d’authenticité grâce à la technologie de la blockchain, une base de données utilisée notamment pour les cryptomonnaies comme le Bitcoin. « Nous passons énormément de temps devant nos écrans, plongés dans un univers virtuel, il était donc logique que l’art se dématérialise de plus en plus », commente Valentin Lefebvre, le fondateur de La Découverte, une start-up dédiée à la création d’œuvres digitales. Surfant sur cette nouvelle vague numérique, l’entrepreneur français présentera des tableaux immersifs, adaptés des œuvres de l’artiste néerlandaise Esther Barend, sur le stand de la galerie Oliver Cole à Art Miami. « C’est une belle opportunité car ce genre d’art contemporain, qui vient compléter l’offre actuelle, représente l’avenir mais doit encore rencontrer son public. »