Michael Athea ressent l’effet Messi jusque dans sa salle de foot près de Little River. Depuis que le champion du monde a annoncé son installation prochaine en ville pour jouer sous les couleurs de l’Inter Miami FC, sans doute dès juillet, le fondateur d’Urban Indoor Futbol indique avoir reçu deux appels de la part d’individus intéressés par l’acquisition de son bâtiment et son business – offres qu’il ne compte pas accepter. « Messi a déjà un impact sur l’immobilier et les affaires… Il y a des gens qui se disent que c’est le moment d’investir dans le foot à Miami ! », observe le Français, pour qui la venue de l’ex-Parisien va faire passer la scène locale du ballon rond « dans une autre dimension ».
Les chiffres lui donnent raison. L’Argentin n’a pas encore signé son contrat que son futur club profite déjà des retombées de cette juteuse affaire, saluée par tous dans la ville très hispanique, du maire Francis Suarez jusqu’aux stars des autres équipes locales (Miami Heat, Dolphins…) en passant par les fans. Fondé par David Beckham et des associés, l’Inter Miami enregistre désormais près de huit millions d’inscrits sur son compte Instagram contre un million dans l’ère pré-Messi. C’est plus que n’importe quelle équipe de NFL (foot américain), MLB (baseball) ou NHL (hockey sur glace), comme le note le Miami Herald. Pas mal pour un club au niveau très moyen.
Par ailleurs, les prix des billets des matches à domicile et à l’extérieur ont explosé. Et certains stades dans lequel l’Inter Miami doit jouer ont d’ores-et-déjà prévu de débloquer des sièges supplémentaires pour faire face à l’afflux de demande. Le DRV PNK Stadium, l’antre du club, envisage pour sa part d’ajouter jusqu’à trois mille places, portant sa capacité d’accueil à 22 000 personnes d’ici août. « On est tous contents de l’arrivée de Messi. Ça va attirer des sponsors et d’autres grands joueurs, mais aussi faire démarrer l’Inter Miami car on est juste la honte de la MLS (Major League Soccer, le championnat de soccer) », reprend Michael Athea. Pour rappel, le club pointe actuellement à la dernière place de la Conférence Est.
Ravy Truchot, propriétaire français du FC Miami City, équipe évoluant dans une division inférieure, et des académies du PSG en Amérique du Nord, n’est pas surpris du choix de la star car beaucoup de gloires du foot sont venues terminer leur carrière sur les pelouses (parfois synthétiques) américaines. Il n’empêche que l’ambiance « va être extraordinaire » à Miami, compte-tenu de l’importance de la communauté hispanique. « C’est un Dieu vivant !», glisse-t-il.
Il se demande toutefois si l’Inter Miami est prête à « recevoir un tsunami comme Messi ». « C’est une formation relativement jeune. Leur stade n’est pas très grand et ils n’ont pas vraiment le personnel pour l’accueillir, estime-t-il. Certes, le public va payer beaucoup d’argent pour voir les premiers matches, mais sur le terrain, il faudra qu’il crée le spectacle car c’est ce que tout le monde attend de lui. Or, le jeu n’est pas le même qu’en Europe. Il pourrait décevoir, comme d’autres joueurs qui ont traversé l’Atlantique avant lui ».
Un avis que partage Michael Athea. « Il ne va pas faire passer l’Inter Miami à la première place du championnat », souligne le Français. Il espère cependant que la venue du Messi(e) va accélérer la construction de la future enceinte du club, le Miami Freedom Park. Dans les cartons depuis 2018, il doit ouvrir ses portes en 2025, à temps pour la coupe du monde de 2026 en Amérique du Nord. En tout cas, si Paris manque trop au numéro 10, il pourra toujours récupérer son ancien maillot à la boutique du PSG qui vient d’ouvrir à Miami Beach…