Il y a un peine un an, comme la plupart des femmes enceintes, Charlotte Vinciguerra, a commencé à faire du lèche vitrine pour dénicher la petite blouse mignonne, une couverture douillette ou encore des décorations sympa pour la chambre de bébé.
La jeune femme venait d’emménager à New York et, à sa grande surprise, elle n’a jamais eu de coup de cœur. “Aux Etats-Unis, il y a surtout de grandes chaînes comme Gap, H&M, Old Navy. Mais toutes ces marques proposent des produits qui sont tous dans la même gamme et du même style, avec souvent une façon de concevoir les vêtements très sexuée: c’est très rose ou très bleu“.
C’est ce qui a décidé la jeune femme à lancer son propre site de vente,”Merci Bisous“, en proposant les produits de créateurs français. “Tout est allé très vite. J’ai eu l’idée en février et trois mois plus tard on lançait le site“. Entre temps, il a fallu carburer: contacter les marques, acheter des collections et tout acheminer et stocker à New York. Résultat: en mai dernier, elle accouchait de son site et, en septembre, d’un petit garçon, Lino. Aujourd’hui elle est pleinement occupée avec les deux.
A Paris, où elle vivait avant d’arriver à New York, Charlotte Vinciguerra avait touché à la vente comme manager d’une boutique Sandro dans le Marais et en tant que “personal shopper” dans la décoration: “J’accompagnais des clients chez Drouot ou aux Puces de Saint-Ouen pour les aider à choisir en fonction de ce qu’ils recherchaient“, explique la jeune entrepreneuse.
Plus d’une dizaine de marques sont disponibles sur Merci Bisous. Certaines sont très connues comme Petit Bateau ou Moulin Roty. D’autres plus confidentielles comme Petite Lucette ou Kiki la Fée. Leur point commun: elles sont toutes françaises.
Charlotte Vinciguerra sélectionne ce qui l’intéresse, commande auprès des marques, et la marchandise reçue à New York est stockée à Greenpoint, où la jeune maman a installé sa famille. “Pour les créateurs, ce système a beaucoup d’avantages comme celui de se faire connaître aux Etats-Unis, de tester leur produits, et ça leur revient beaucoup moins cher en frais de douane et d’envoi que s’ils vendaient directement au coup par coup depuis leur propre site“. Pour le consommateur, les frais de port sont aussi beaucoup moins importants qu’une commande sur la boutique en ligne de leur marque préférée. Autre point intéressant: la marchandise est sur place et arrive à la maison en un temps record.
Les prix proposés sont légèrement supérieurs à ceux pratiqués en France, mais ils comprennent la livraison jusqu’aux Etats-Unis et une petite marge pour faire tourner le site. “Au début, il y a eu un investissement très important avec quasiment trois collections à acheter en même temps”, confesse Charlotte Vinciguerra. Mais aujourd’hui, grâce au bouche-à-oreille, les commandes entrent.
Son secret pour se faire connaître, en dehors des réseaux sociaux traditionnels: les groupes de mamans. “Les Américaines se retrouvent beaucoup entre elles, quand elles sont enceintes et quand le bébé est là. Elles discutent et échangent des bons plans“. Résultat: la clientèle de Merci Bisous est essentiellement américaine.
Pour la Française, la difficulté réside dans les normes imposées aux produits importés. Des normes de sécurité strictes, tout comme elles le sont en France, mais légèrement différentes. “Par exemple, explique-t-elle, la longueur d’une ceinture ou d’un attache- tétine. En France, on fixe une longueur maximale à respecter pour éviter les étranglements mais, ici, ça va être cinq millimètres de plus ou de moins“.
Alors que Merci Bisous fêtera son premier anniversaire au printemps, Charlotte Vinciguerra voit déjà plus loin. La maman-entrepreneuse travaille sur sa propre ligne de vêtements pour enfants. Cette collection “Merci Bisous” pourrait rejoindre le catalogue du site dès l’été prochain.