Far Rockaways, sa plage et ses HLM… Tout au bout de la ligne A, le quartier compte une des plus fortes densités de logements sociaux de la ville de New York, plus de 25 % de chômeurs et un taux de pauvreté supérieur à 22%. Plus que suffisant pour que Médecins du Monde décide de s’y installer.
“Nous cherchions un endroit où ouvrir une première clinique et lorsque l’ouragan Sandy a frappé, et mis en évidence l’isolement des Rockaways, il était évident que c’était là qu’il fallait s’installer“, souligne Ron Waldman, le président de Doctors of the World-USA, branche américaine de MDM. L’organisation française était déjà présente entre 1990 et 2008 aux Etats-Unis, mais l’ancienne équipe s’est séparée de la maison-mère pour créer une nouvelle association (Healthright International), qui se consacre aux demandeurs d’asile.
Professeur à l’université George Washington, professionnel de santé publique, Ron Waldman a pris la tête de la nouvelle branche américaine qui est, dit-il “d’abord une organisation américaine“. “Comme toujours avec Médecins du Monde nous sommes à la fois tournés vers l’étranger, pour aider les autres, mais également solidement ancrés ici“. Les Rockaways se sont fait une place dans les médias à l’occasion de Sandy mais, souligne Waldman, “le secteur était pauvre avant et va le rester après. Il y a beaucoup de gens sans assurance, qui ont besoin de nous“.
Ouverte dans des bureaux désertés depuis Sandy, la clinique sera inaugurée officiellement le jeudi 17 octobre. Trois jours par semaine, pour commencer, des infirmiers bénévoles accueilleront les patients qui, en cas de besoin, pourront également être traités gratuitement dans l’hôpital local, qui a passé un accord avec Doctors of the World.
Mais comme toutes les organisations caritatives françaises qui traversent l’Atlantique, Médécins du Monde veut aussi récolter de l’argent. “Pour l’instant, nous levons de l’argent ici pour cette opération des Rockaways, et nous en recevons de notre maison-mère en France, explique Ron Waldman. Mais c’est pour MDM un investissement: dans le futur, nous voulons lever de l’argent ici pour financer notre travail à l’international.“
Pour ce faire, l’organisation humanitaire compte notamment sur ses racines françaises. “Nous finançons par exemple des opérations en Grèce grâce au soutien de la communauté grecque-américaine, souligne Ron Waldman. Il y a beaucoup d’entreprises françaises ici, qui veulent être de bons citoyens américains et donner comme c’est la tradition ici. Grâce à nous, elles pourront être à la fois de bons Américains et de bons Français“.