Max Laniado, le propriétaire de la galerie de Chelsea Visio Dell’Arte, n’est pas un galeriste comme les autres. D’ailleurs, il déteste ce mot. Pour lui, il est « marchand-promoteur », bien loin de ces « commerçants qui vendent des artistes contemporains suiveurs ». Ce qui plaît à Max Laniado, c’est plutôt de « dénicher les nouveaux », ceux qui innovent. Innovation ne doit pourtant pas rimer avec rupture avec le passé : « c’est très important que l’œuvre garde un lien génétique avec l’histoire ».
Cette ligne directrice, il avoue s’en écarter parfois, lorsqu’il a un véritable coup de cœur, lorsqu’il trouve l’un de ces « talents dont je crois être capable d’être de grands maîtres ». Il fait confiance à son œil. Un œil aiguisé par plus de vingt ans de carrière dans les salons historiques du Grand Palais, où il a vu passer les plus grands. Ces salons, il les a quittés lorsque « leur qualité a baissé » qu’ils sont devenus « plus commerciaux », rongés par un « copinage néfaste ». De ces « machines à stocker des tableaux », il a beaucoup appris, mais il rêvait d’autre chose.
Alors il a ouvert une galerie, puis deux. Max Laniado nous confie que ce n’était pas toujours facile d’y promouvoir de nouveaux talents : « on prend un artiste qui n’est pas connu, et tout de suite, le public cherche des références pour se rassurer ». Il ne compte toutefois pas céder à la tentation de multiplier les grands noms. « Cosmina, par exemple, était mon assistante. Quand je l’ai vue peindre, ce qu’elle m’avait caché, je l’ai virée, et l’ai payée pendant 3 ans pour qu’elle prenne le temps de mûrir son art. En 2005 je l’ai lancée, ses tableaux valaient 5.000€. Aujourd’hui, ils valent 85.000€. ».
Sa galerie à Paris rencontrait déjà un franc succès : « 5 à 10 artistes par jour viennent me proposer leurs projets. Je n’en retiens qu’un tous les deux ans ». Mais « en France, on atteignait un plafond, parce qu’il y a peu de collectionneurs, ils s’en vont tous avec la pression fiscale ». Les Etats-Unis, en comparaison, c’est 35% du marché de l’art, dit-il. New York, la première place mondiale. Et pour Max Laniado, « c’est un devoir aujourd’hui que d’avoir une présence sur ces grands marchés ». Il ne regrette d’ailleurs pas son installation dans ce pays qu’il se plaît à appeler “un bouillon de cultures à stimuler“.