Il a mis Adolf Hitler à genoux. Il a blessé le Pape Jean-Paul II à coup de météorite. Parmi tant d’autres installations: un cheval empaillé suspendu au plafond du palais Rivoli de Turin ou un doigt d’honneur géant élevé sur la place de la Bourse italienne. Qu’on aime ou qu’on déteste, l’œuvre de Maurizio Cattelan est incontournable. Elle est présentée au Guggenheim jusqu’au 22 janvier dans le cadre de l’exposition « All ». L’occasion pour les aficionados comme pour les novices de se confronter à un art hautement subversif, tragique ou drôle, c’est selon.
Une rétrospective et aussi un hommage, puisque le roi de la provoc’ a donné sa démission. Maurizio Cattelan quitte à 51 ans la grande scène du petit monde de l’Art contemporain, après 20 ans d’une carrière sulfureuse…et plus que lucrative. Car s’il est véritablement question de retraite (rien n’est jamais sûr en ce qui concerne les propos de l’Italien passé maître dans l’art de l’absence et de la dissimulation), ce sera une retraite dorée. Né en 60 à Padoue, d’une mère femme de ménage et d’un père camionneur, cet autodidacte se classe aujourd’hui au palmarès des artistes les mieux cotés de sa génération (avec Jeff Koons et Murakami). Celui qui vit dans un petit deux pièces de l’East Village, sans atelier, fait du partie du 1%, pour reprendre une formule en vogue en ce moment.
S’amusant toujours à renvoyer le monde de l’art à ses propres absurdités, il a gentiment été surnommé : “l’idiot du village” de l’art contemporain. Une réputation qui le précède et dont il est complètement responsable. Le fou du roi ne feint-il pas l’idiotie pour mieux faire passer la critique ?
Maurizio Cattelan : “All”.
Solomon R. Guggenheim Museum , 1071 Fifth Avenue (at 89th Street) New York, NY 10128-0173 – Fermé le jeudi