A 31 ans, Matthias Dandois fait partie des pionniers du BMX flat. 15 ans déjà qu’il pratique cette discipline qui consiste à réaliser des figures sur un vélo équipé de reposes-pied sur un sol plat. “C’est une sorte de ballet, une danse au sol avec un vélo”, explique le Parisien huit fois champion du monde.
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Le BMX est né en Californie dans les années 70 comme une alternative au motocross dont la pratique était trop chère pour beaucoup de jeunes américains. Il s’est ensuite démocratisé à d’autres disciplines qualifiées de “freestyle”, comme le BMX de rue (BMX street), le BMX de skatepark (BMX park) et le BMX flat. “J’ai commencé par le foot avant de me mettre au skateboard puis au BMX à l’âge de 12 ans, après avoir vu des riders faire une petite démo dans une émission télé”, se souvient Matthias Dandois. “J’ai tout appris avec Carlos Leal, mon premier entraîneur en banlieue parisienne, puis avec Alex Jumelin (un autre rider français professionnel), qui m’a aidé à décrocher mon premier contrat professionnel avec Adidas”. Matthias Dandois participe à sa première compétition aux Etats-Unis en 2005, il n’a alors que 16 ans. “Ça a été un déclic. Je me suis dit que je pouvais en faire un métier”, raconte-t-il en précisant que ses parents l’ont toujours soutenu dans son projet.
Deux ans plus tard, Matthias Dandois intègre l’équipe Red Bull et sa carrière prend définitivement forme. Il décroche son premier titre de champion du monde en 2008. Sept suivront en 2009, 2011, 2012, 2016, 2017, 2018 et 2019. “Le BMX flat a gagné en légitimité. Il est désormais reconnu depuis 2018 par l’UCI (Union cycliste internationale), et a intégré la Fédération Française de Cyclisme”, explique le trentenaire tatoué de la tête au pied. La France et le Japon sont même devenues les deux meilleures scènes mondiales de BMX flat, devant les Etats-Unis. “C’est grâce à quelques précurseurs comme Alex Jumelin, qui a découvert la discipline quelques années avant moi, et a créé la première école de BMX flat au monde à Baillargues, à côté de Montpellier”. Très bon ami de Matthias, Alex Jumelin a été quatre fois champion du monde et est toujours en activité à l’âge de 42 ans. “Je n’oublierai jamais ce qu’il a fait pour moi et pour la discipline”, lance Matthias Dandois.
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Les Etats-Unis restent l’endroit idéal pour gagner en exposition. C’est pour cette raison que Matthias Dandois a déménagé à San Diego il y a six ans, puis à New York où il a rejoint en 2018 sa petite amie, la mannequin française Constance Jablonski. “Avant, mon métier consistait à faire des compétitions tout en essayant d’apparaître au maximum dans les magazines. Ça a beaucoup changé. Aujourd’hui, il s’agit surtout de faire du social media”. Rémunéré principalement par ses sponsors, Matthias Dandois passe 250 jours par an en voyage, partageant son temps entre les compétitions et les projets photos et vidéos initiés par les marques. “J’ai visité 85 pays en tout. Les sponsors sont très demandeurs, et ça me plaît. Il faut tout à la fois être un rider, un instagrammeur, et un réalisateur”, estime-t-il. Matthias Dandois s’est également essayé au mannequinat et au cinéma. Son terrain de jeu actuel est le journalisme. Après voir effectué une formation à Londres financé par Red Bull, le Français a lancé il y a six mois une série de podcast sur sa chaîne Youtube où il interviewe des sportifs “au parcours inspirant”.
Cette année placée sous le signe de la Covid-19 a été particulière pour Matthias Dandois, qui pour la première fois en 15 ans n’a pas eu à se déplacer en compétition. “C’est clairement une année de m**** pour le BMX. Mais en même temps, ça m’a permis de relâcher la pression, de me reposer et d’apprendre de nouvelles figures”. Des figures qu’il a pu présenter en septembre à l’E-Fise, une compétition 100 % digitale de l’édition 2020 du Festival international des sports extrêmes de Montpellier. “Tout le monde a joué le jeu en enregistrant ses “runs” en vidéo. Je suis allé jusqu’en finale où j’ai d’ailleurs retrouvé Alex”.
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Matthias Dandois ne se voit pas forcément encore durer dix ans dans le métier, comme son ami Alex Jumelin qu’il considère “un OVNI de motivation dans un sport qui fait travailler énormément la coordination et la souplesse des mouvements.“. Très heureux aux Etats-Unis, un pays “avec plus d’opportunités”, le Français à la plastique impeccable souhaite développer sa société de production créée il y a deux ans. “On produit du contenu vidéo pour moi mais aussi pour d’autres riders. J’aimerais évolué vers de la direction artistique et de la réalisation de contenu, dans les sports extrêmes mais aussi dans le mannequinat”. D’ici là, Matthias Dandois espère de tout coeur que le BMX flat fera son entrée aux Jeux Olympiques de Paris en 2024, où il pourrait représenter l’Equipe de France. “Ce serait un rêve magnifique de finir là-dessus”. La décision du Comité Internationale Olympique (CIO) est attendue fin novembre.