“On ne se fait pas d’illusion, elle n’a pas sans doute beaucoup de supporters parmi les Français de New York”. Stéphane Schinazi, collaborateur bénévole de la campagne de Marine Le Pen a vécu plusieurs années à New York et sait que “ce n’est pas là qu’est sa clientèle”. La candidate du Front National organisera pourtant une “rencontre avec la communauté française” (le 4 novembre à 4pm, au UN Plaza Hotel à Manhattan). “L’idée est de débattre avec tous, supporters ou pas”, assure Stéphane Schinazi.
Le voyage de Marine Le Pen de ce côté-ci de l’Atlantique n’a évidemment pas pour but de recruter des électeurs parmi les expatriés français, mais bien de “présidentialiser son image” en affirmant sa stature internationale. A Washington (les 1er et 2 novembre), à New York (3 et 4 novembre) puis à Miami, elle va donc multiplier les conférences de presse. Le programme mentionne aussi plusieurs “rencontres avec des élus et conseillers républicains et démocrates”, mais pour l’heure un seul a confirmé, le candidat à l’investiture républicaine Ron Paul, un des favoris du Tea Party. “On ne préfère pas donner les noms des autres, qui subissent des pressions pour ne pas la rencontrer” dit-on dans l’entourage de Mme Le Pen. La Présidente du Front national avait également exprimé le souhait de rencontrer l’économiste Joseph Stiglitz, professeur à Columbia. Mais son bureau nous a indiqué que Mr. Stiglitz ne serait pas à New York début novembre et qu’il « n’a fait aucun plan pour rencontrer Mme Le Pen ».
Rencontre avec Ron Paul, chouchou du Tea Party
Contacté par French Morning, le cabinet de Ron Paul a confirmé le rendez-vous “à condition qu’il soit à Washington ce jour-là, ce qui semble être le cas”. “Mme Le Pen a exprimé de l’intérêt pour les vues de Ron Paul sur la politique monétaire, un sujet qu’il est toujours ravi de discuter” explique Rachel Mills, directeur de la communication du candidat républicain. Quant à savoir si la possible controverse déclenchée par une telle visite ne l’inquiétait pas, la porte -parole assure que Ron Paul “accepte généralement les rendez-vous avec les leaders politiques étrangers, en particulier quand ils partagent son intérêt pour la politique monétaire et la nature destructive des banques centrales”. Grand prince, le politicien texan fait assurer par sa porte-parole “qu’il recevra tous les autres candidats qui le demanderaient”.
En tentant ainsi de s’associer avec un des favoris du Tea Party, Marine Le Pen prend aussi le risque de brouiller le message anti-mondialisation qu’elle entend défendre: fidèle à la philosophie “libertarienne”, Ron Paul est un farouche partisan du libre-échange et ennemi maintes fois déclaré du protectionnisme que défend Mme Le Pen.
A New York, outre le rendez-vous avec la communauté, la candidate du Front National passera aux Nations Unies pour y rencontrer “des diplomates francophones”, mais aucun responsable de l’organisation internationale.