Chaque jeudi au Bistro Saju – un restaurant français situé sur Broadway – les clients se prêtent au jeu. Alors qu’ils dînent, Margot Varret se balade entre les tables, interprète des chansons, s’installe près d’eux pour leur raconter des histoires. Avec le So French Cabaret, un ensemble pour jazz et harpe, l’artiste propose un répertoire de chansons franco-américaines issues des cabarets des années 30.
Lundi 16 octobre à 7pm, lors d’un évènement de la librairie Albertine, la chanteuse invitera le public à prendre part à un spectacle consacré cette fois-ci aux poèmes et chansons de Jacques Prévert et Boris Vian.
Sa passion pour la musique naît à l’âge de 4 ans. Alors qu’elle assiste à un concerto de Mozart, la jeune fille se fascine d’emblée pour la harpe. “Aux premiers accords, j’ai tout de suite su que c’était l’instrument qui me correspondait”, raconte-t-elle. Un an plus tard, Margot Varret intègre le Conservatoire de Châteauroux puis de Boulogne Billancourt, avant de poursuivre des études à l’Ecole Normale de Musique de Paris, dont elle sort diplômée.
(Vidéo clip réalisé par Tom-Ambroise Fenaille:)
Après dix ans d’expérience, alors que tout la dispose à poursuivre sa carrière en musique classique, sa rencontre avec Monica Passos marque un tournant. À la recherche d’une harpiste classique, la célèbre chanteuse de jazz brésilienne lui propose une collaboration. “À ce moment là, j’ai essayé de résister de manière logique en me disant qu’il serait fou d’abandonner ma carrière pour intégrer le monde du jazz, que je ne connaissais pas du tout, explique-t-elle. Et puis j’ai fini par me lancer”. A peine immergée dans ce nouvel univers musical, c’est au tour de la chanteuse française Nolwenn Leroy de solliciter Margot Varret pour l’accompagner dans la tournée de son album “Le Cheshire Cat et moi”.
Convaincue que ces rencontres lui ont montré la direction à prendre, l’artiste se décide à passer le concours du Berklee College of Music, la prestigieuse école de musique de Boston, qu’elle intègre en 2013. Là-bas, elle rencontre les membres du So French Cabaret ainsi que le label qui sponsorise le groupe depuis trois ans à New York.
Outre les cafés-cabaret qu’ils animent au Bistro Saju depuis leur arrivée, l’ensemble de jazz s’est aussi produit dans divers établissements de la ville, comme le Cornelia Street Cafe ou le Bonafide Club.
Pour Margot Varret, qui ne se reconnaît “pas plus dans la culture française qu’américaine”, le So French Cabaret est la possibilité d’allier les deux. “Dans notre performance, on retrouve cette attitude du “show” à l’américaine, et de l’autre, cet aspect froissé, pas blushé à la française, décrit-elle. Le tout donne une petite boîte à musique remplie d’histoires où l’on inclue le public, assis au bar du bistro.”