Bien sûr, il y avait du vin chaud, de la tarte flambée et des bretzels (qu’on écrit ici pretzels). Le premier marché de Noël de Strasbourg à New York a été inauguré, jeudi 5 décembre, à Bowling Green (sud de Manhattan) en présence de plusieurs représentants de la région Grand-Est, de la consule Anne-Claire Legendre et de l’Ambassadeur de France aux Etats-Unis Philippe Etienne, qui est “un quart alsacien“.
Après Tokyo, Seoul et Moscou notamment, c’est donc au tour de New York d’accueillir les “chalets” du célèbre marché alsacien, organisé depuis plus de quatre siècles à Strasbourg. Avec cette opération, qui durera jusqu’au 22 décembre, la région Grand-Est, qui regroupe l’Alsace, la Lorraine et la Champagne-Ardenne, veut convaincre les Américains de lui rendre visite. Elle arrive en terrain favorable. Les nuitées originaires des États-Unis en Alsace ont progressé de 14,5% en 2018 pour atteindre 140 985 nuitées, selon le dernier rapport de l’Observatoire du Tourisme d’Alsace (ORTA).
“Les Américains sont les premiers touristes lointains (hors Europe) de Alsace, mais il y a du potentiel, note Marie-Reine Fischer, présidente de l’Agence Régionale du Tourisme Grand-Est et maire de la petite commune de Dinsheim-sur-Bruche. En déplaçant ce marché de Noël à New York, c’est d’abord une rencontre avec les New-Yorkais et les Américains que nous souhaitons organiser. C’est une envie de séduction. Par cette première offre, nous voulons leur donner envie de découvrir toute l’attractivité de l’Alsace”.
Les acteurs régionaux du tourisme n’ont pas lésiné sur les arguments de vente. L’ouverture du marché a été précédée d’une conférence de presse au sein d’une superbe salle du National Museum of the American Indian pour vanter les atouts de l’Alsace – sa route des vins, ses sites UNESCO, sa gastronomie, Mulhouse et ses musées, Colmar “la petite Venise”… – auprès de journalistes américains. Darley Newman, présentatrice de l’émission de voyage “Travels with Darley” (PBS), participait aussi à l’opération-séduction.
Pour Paul Meyer, adjoint au maire de Strasbourg, l’exportation du marché de Noël de la ville n’est pas seulement un prétexte pour “présenter au monde notre patrimoine, nos vins, nos artisanat local, nos restaurants”, c’est aussi une manière de draguer une clientèle “exigeante qui ne va pas passer en coupe-vent acheter une cigogne fabriquée en Asie et repartir“.
“Pourquoi venir à New York ? Car nous voulons sortir du tourisme de masse. Nous ne faisons quasiment pas de publicité à l’extérieur pour inviter les touristes à Strasbourg. Nous ciblons les endroits. On adore les New-Yorkais car on sait qu’ils sont exigeants. Ils ont vu beaucoup de choses. Ils prendront le temps de comprendre notre histoire, de goûter au patrimoine gastronomique et architectural”.