Blaise Pascal disait “Le coeur a ses raisons que la raison ne connaît point”. L’adage prend tout son sens dans “Mon Roi” (“My King”), le quatrième long-métrage de l’actrice et réalisatrice Maïween.
Près d’une année après sa sortie en France, “Mon Roi” est arrivé à New York le 12 août, avant de gagner d’autres villes (voir dates ci-contre). Après “Pardonnez-moi” en 2006, “Le Bal des actrices” en 2009 et “Polisse” en 2012, Maïwenn revient cette fois avec une histoire d’amour malsaine entre Tony (Emmanuelle Bercot) et Giorgio (Vincent Cassel), un “pervers narcissique” qui n’hésite pas à utiliser son charme pour arriver à ses fins. Ils partagent leur vie pendant dix ans, pour le meilleur et pour le pire. A coups de flashbacks, la protagoniste revit son histoire, comme si elle nous donnait accès à son journal intime.
“J’avais envie de faire plusieurs sortes de film, pourquoi pas un film d’amour, explique Maïwenn. L’inspiration n’est pas une science exacte, c’est quelque chose d’absolument irrationnel. C’est comme quand on tombe amoureux, on ne tombe pas toujours amoureux de la bonne personne, ni de la plus belle, riche ou intelligente. Pour moi, l’inspiration d’un film c’est exactement pareil”.
Emmanuelle Bercot (lauréate du Prix d’interprétation féminine au Festival de Cannes 2016) et Vincent Cassel excellent dans leurs rôles respectifs. “Lui est acteur et elle, avant d’être actrice, est réalisatrice. Ils n’ont pas du tout la même méthode de travail, la même façon de se concentrer, ni le même tempérament. Ce qui m’attirait était le fait qu’ils soient radicalement opposés, c’était aussi ça l’histoire du film” .
“Le personnage de Vincent Cassel est un pervers narcissique. C’est tout à fait normal que les femmes en tombent très facilement amoureuses, car ils usent de leur séduction. Une fois que c’est acquis, ils passent à une autre proie”. Entres cris, larmes, fous-rires, il est difficile de rester de marbre. “Je voulais faire naître des émotions fortes chez le spectateur. Ce que j’aime dans les films en général, c’est de ressentir les mêmes émotions que quand on lit un livre, c’est-à-dire quand on y met nos propres images”.
L’idée de ce film trottait dans la tête de Maïween depuis plusieurs années. “Mon premier film était il y a dix ans. Entre temps j’en ai sorti quatre. J’ai pris de la bouteille. On change, on évolue, on a envie d’autre chose, confie-t-elle. En terme de réalisation, il y a des sujets qui me font moins peur aujourd’hui, comme une histoire d’amour” .
Et contrairement à ces films précédents, dans “Mon Roi” , la place de Maïween est exclusivement derrière la caméra. “Je me suis dit qu’il aurait été bien au moins une fois de faire un film entier sans moi. J’avais envie de voir ce que ça pouvait m’apporter, de voir le temps que je pouvais gagner. L’énergie que l’on croit gagner, par exemple le fait de ne plus se rendre au maquillage-coiffure, tout ce temps-là, on le perd à d’autres endroits. Je jouerai dans mon prochain film”.
Pour la sortie de son film aux États-Unis, Maïwenn est “excitée de voir comment le film va être perçu. Je ne m’attends à rien. Je suis curieuse de voir comment ça va se passer”.