Elles sont bleues, rouges, jaunes ou vertes et pigmentent les collines de San Francisco. Vestiges de l’architecture victorienne de la fin du XIXe siècle, les maisons de la ville ont repris des couleurs sur le tard, dans les années 60. Pourquoi ? C’est la question bête de la semaine.
« C’est une maison bleue adossée à la colline… » Sur la 18th Street de San Francisco, la maison mythique chantée par Maxime Le Forestier pourrait passer inaperçue au milieu de ses voisines multicolores. Entre 1849 et 1915, près de 48.000 maisons victoriennes ont été construites à San Francisco.
A cette époque, les façades en bois de séquoia « étaient bicolores », note James Hill, architecte dans le quartier Lower Haight à San Francisco et spécialiste de la rénovation de maisons victoriennes. Après le terrible séisme de 1906, beaucoup de ces demeures ont été rayées de la carte. Les rescapées de la catastrophe ont ensuite fait grise mine : de nombreuses façades ont été repeintes en gris, couleur que la marine américaine possédait en surplus à la fin de la Seconde guerre mondiale.
The Painted Ladies
« Quand je suis arrivé à San Francisco, la majorité des maisons étaient blanches ou beige, se souvient James Hills. Et à la fin des années 70, les maisons sont devenues multicolores. » Ce mélange des tons est né sous l’impulsion de l’artiste Butch Kadum, qui a décidé un beau jour de 1963, de repeindre sa maison en bleu et vert pétant. Certains voisins ont crié au mauvais goût, tandis que d’autres ont attrapé leur pinceau.
Parmi les convertis, Bob Bucktner, dont la signature apparaît sur les façades d’innombrables maisons de San Francisco : « J’ai imaginé les couleurs d’environ 18.500 façades de maisons à San Francisco. » Selon ce consultant, le plus réputé de la ville, « les premières peintures extravagantes ont commencé à fleurir dans le quartier de Haight-Ashbury fin 1960- début 1970. Elles étaient alors les œuvres d’habitants sous acide. » À l’origine, les « Painted Ladies » sont l’oeuvre de hippies.
Vous voulez repeindre votre maison en rose fluo ? « Il n’y pas de loi qui encadre la couleur des façades », assure celui qui se fait aussi appeler “Dr Color” . Concernant les nouvelles constructions, il faut demander la permission du Department of Building Inspection de San Francisco mais là encore, c’est assez libre. « Il n’y a pas de palettes de couleurs autorisées ou non, il suffit de présenter son projet et de le modifier s’il n’est pas approuvé», explique Bob Bucktner, qui repeint San Francisco depuis 46 ans « en fonction de l’humeur des habitants ».
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Si la maison victorienne est ‘Historique” elle doit avoir cinq couleurs differentes -qui peuvent etre de 5 tons differents