De rédactrice mode à créatrice de bijoux, il n’y a pas un si grand pas. Excepté que Valérie Maxwell, 52 ans, a également été assistante de photographe et galériste. Un CV éclectique qui retrace le parcours de la Lyonnaise, expatriée aux Etats-Unis depuis une vingtaine d’années.
Un peu par hasard, et grâce à de bonnes connexions, sa collection de douze bijoux intitulée “esteve.” se retrouve exposée à la boutique éphémère de Please Do Not Enter jusqu’au 10 mai. “J’ai toujours été créative. Quand j’étais jeune et que je n’avais pas d’argent, je me fabriquais les tenues repérées dans les magazines“, raconte la brune au regard perçant.
Tout a démarré par un porte-clef créé à partir d’une boucle en laiton et d’un cordon en cuir noir. Son entourage la complimente, et elle décide de le décliner en bracelet, collier et même ceinture, gardant l’esprit minimaliste et intemporel des débuts. Ses créations sont repérées par des clientes de la boutique huppée où elle officie le week-end. “J’en ai vendu une quinzaine en boutique“, se réjouit-elle. Sa marque esteve. (son nom de jeune fille) est née.
Mais rien ne prédestinait la Française à percer dans la création à Los Angeles. Elle a commencé sa carrière dans la mode à Paris, gravissant les échelons jusqu’à devenir rédactrice de la rubrique “mode” du magazine Elle. “C’était une période frivole, où on pouvait s’amuser“, se souvient Valérie Maxwell. La rencontre avec son mari, un photographe américain en pleine ascension, va bouleverser ses plans. “Partir aux Etats-Unis était une opportunité alléchante.” Mais sa carrière dans la mode se complique : “j’ai fait quelques trucs, mais la mode est liée à New York aux Etats-Unis. J’ai très vite abandonné.”
Elle quitte alors Paris pour San Diego en 1994. Aux côtés de son époux, elle déménagera à de nombreuses reprises, s’installant notamment à New York avant de rejoindre la Californie. “Je m’occupais de sa carrière, des factures à régler, de gérer les archives…J’étais le moteur de la machine.” Cette situation perdure jusqu’en 2010, époque où elle divorce.
Persévérante, Valérie Maxwell n’envisage pourtant pas de retourner dans sa patrie. “Cela ne m’a jamais traversé l’esprit. Les Etats-Unis sont un pays d’opportunités. On peut faire ce que l’on veut quelque soit notre âge et nos moyens“, assure la mère de famille. Elle retourne alors sur les bancs de l’école étudier la décoration intérieure, à Newport Beach, un cursus qu’elle ne terminera pas. A la recherche de revenus, elle décroche un poste dans une agence de photographes, grâce au coup de pouce d’un ami. “Mais ce n’était pas pour moi“, assure-t-elle. Puis, c’est son frère, l’artiste Lionel Esteve, qui la met en contact avec la curatrice du Pacific Design Center à Los Angeles, Helen Varola. Séduite par son parcours, cette dernière lui confie un poste de galeriste.
Depuis un an, Valérie Maxwell gère la galerie Varola la semaine, et travaille les week-ends dans un magasin de design. Malgré un travail léger et agréable, la Lyonnaise aspire à plus de liberté, et se rêve comme consultante artistique pour une marque. En attendant, son emploi du temps lui laisse le temps de se consacrer aux projets plus personnels, comme sa marque de bijoux.
Encore aux prémices, elle souhaite commercialiser sa collection sur un site en ligne, et la développer. Puis, elle continuera à créer, et comme toujours, à s’investir dans de nouveaux projets. “Je n’ai aucun regret, la vie est pleine de surprises. Après des moments difficiles, je suis à un tournant. Je suis prête à me réaliser à 100%.“