Maëlle Gavet, l’ancienne directrice exécutive (COO) de la licorne tech de l’immobilier Compass et présidente de la French Tech New York, relève un nouveau défi à la mesure de son ambition. Ella va rejoindre Techstars, un réseau mondial d’accélérateurs de start-ups basé à Boulder dans le Colorado, comme CEO. Le fondateur David Cohen va de son côté prendre le rôle de chairman du groupe.
« Après avoir fondé trois entreprises et plus récemment avoir été investisseur, j’ai pu voir à quel point un réseau de soutien est important. Et après avoir écrit mon livre, Trampled by Unicorns, Big Tech’s Empathy Problem, j’ai eu encore plus conscience de la façon dont les VC (fonds de capital-risque, ndlr) peuvent impacter – positivement et négativement – de nombreux sujets dans la tech et le monde », confie Maëlle Gavet dans un post LinkedIn, à l’occasion de sa nomination.
Ce n’est donc pas par hasard qu’elle rejoint l’un des accélérateurs américains les plus en vue. Fondé en 2006, Techstars a investi dans plus de 2.000 startups dans le monde, soit un portefeuille qui représente plus de 185 milliards de dollars de valeur d’entreprise. Outre le capital, l’accélérateur connecte les entrepreneurs avec des investisseurs, des talents, mais aussi des leaders de la tech qui jouent le rôle de mentors. Comme Y Combinator et quelques autres accélérateurs réputés, la sélection y est impitoyable : moins de 1 % des start-ups candidates sont acceptées dans un de ses programmes. Pour ces rares chanceux, Techstars investit alors 118.000 dollars pour une part de 7 à 10 % au capital de et leur offre une accélération de trois mois, qui consiste en un suivi personnalisé, du mentorat et, bien sûr, l’accès au réseau mondial de Techstars, pour les aider à passer à la vitesse supérieure.
« Cette opportunité de changer la tech, un entrepreneur à la fois, m’a définitivement convaincue », ajoute Maëlle Gavet. Dans son premier livre sorti à l’automne dernier, la dirigeante française, qui accuse un léger accent américain dû aux nombreuses années passées dans le pays, pointait justement du doigt le manque de considération pour les valeurs d’empathie et d’humain dans le monde si envié de la tech. En particulier dans la Silicon Valley. Des déviances qui ont été exposées au grand jour dans la presse ces dernières années, que ce soit des scandales lors du mouvement #MeToo ou des cultures d’entreprise toxiques, comme chez Uber. Une chose est sûre : chez Techstars, Maëlle Gavet est désormais au meilleur endroit pour faire changer les mentalités de cet écosystème, des fonds aux entrepreneurs.