Deux robots aux yeux tendres se promènent avec leurs maîtres à l’entrée du centre de convention… Les « Buddy » , sortes de tablette numérique sur pieds, sont comme chez eux au salon CES (Consumer Electronics Show), qui s’est refermé jeudi 7 janvier à Las Vegas.
Ces robots ont été conçus par la société Blue Frog Robotics, qui faisait partie des 190 start-ups françaises présentes au grand salon annuel de la tech sous la bannière French Tech, ce label d’excellence dans le domaine des nouvelles technologies lancé par le gouvernement en 2013.
Avec ses 128 entreprises dans l’espace Eureka Park dédié aux mini startups, la France a doublé sa présence par rapport à l’année dernière, ce qui l’a hissée au deuxième rang des délégations présentes dans cet espace.
Les jeunes pousses y ont montré toutes sortes d’objets connectés, de la chaussure (Digitsole) au bracelet électronique qui veille sur votre santé (Fabulasys), en passant par le cube électronique qui vous aide à préparer le meilleur thé (42tea). Il y avait aussi la voiture en kit conçue selon vos envies et assemblée chez le garagiste du coin (Francecraft) et toutes sortes d’entreprises qui proposent des programmes/applications du futur, comme Smart me up et son logiciel de reconaissance faciale.
Selon Stéphane Bohbot, créateur de la plateforme Startup-Market, qui met en relation fabricants et revendeurs d’objets connectés, l’importance de cette présence française s’explique par “l’expertise des ingénieurs français et l’équipement exceptionnel de la France en smartphone et en couverture. Il faut rajouter aussi le travail de la French tech et le soutien du gouvernement” , précise-t-il.
Jeudi matin, Emmanuel Macron a visité les stands français de l’Eureka Park. C’est la troisième année qu’un ministre fait le déplacement au CES.
« Il est important que les pouvoirs publics soient présents pour montrer l’engagement aux côtés des entreprises » a expliqué le ministre de l’économie avec sa désormais fameuse barbe de trois jours.
Ludovic Jolly de la start-up LSee acquiesce: « Pour nous c’est une chance d’avoir un ministre qui croit en l’innovation, de pouvoir discuter avec lui», dit celui qui commercialise un « tracker » qui analyse le taux de graisse dans votre sang avant et après un effort sportif. « On a parlé avec beaucoup d’Américains qui maintenant connaissent la French tech, les efforts sont en train de payer. »
Cent soixante dix mille visiteurs étaient attendus au CES 2016. « Il y a beaucoup plus de clients potentiels qu’on ne l’imaginait, beaucoup de Français et beaucoup d’investisseurs » se réjouit Paul Benoit, président fondateur de Qarnot Computing qui fabrique des radiateurs intelligents et dont c’est la première fois au CES.
Car l’objectif est de vendre, bien sûr. Et ce n’est pas Thibaut Jarrousse, co-fondateur de D-vine qui dira le contraire. Il est venu présenter sa machine à faire du bon vin-maison, sorte de Nespresso du vin.
Créée à Nantes, la start-up a déjà reçu 300 commandes de machines depuis sa commercialisation le mois dernier. Aujourd’hui, elle s’attaque au marché américain. « On n’a pas encore recruté notre George Clooney mais ça ne saurait tarder» plaisante Thibaut Jarrousse qui a fait recette auprès du public du CES.
Tout comme le produit de la start-up bretonne E-sensory : un sex toy connecté à votre tablette de lecture. Un oiseau de couleur se met en marche à la lecture des passages les plus chauds de textes érotiques.