Elles se ressemblent comme deux gouttes d’eau, et pourtant leurs timbres de voix les distinguent. Du haut de leurs 24 ans, Marine et Lorène Alayse partagent plus que des gènes, elles sont passionnées par la musique. Depuis leur expatriation en décembre 2016, elles n’ont pas démérité, puisqu’elles ont sorti leur chanson “Time 2 Go” le lundi 3 juin (sur Spotify, Itunes, Soundcloud…). “Elle raconte notre histoire”, explique Marine Alayse, qui l’a composée la nuit précédant leur vol pour Los Angeles. Depuis, les soeurs sont devenues le groupe LYS, en référence à leur nom de famille et un clin d’oeil à l’aéroport de Lyon -leur ville d’origine.
Leur relation avec la musique n’est pas récente. Atteinte d’une tumeur à la colonne vertébrale à 12 ans, “Lorène a subi une importante opération, qui nous a séparées pendant plusieurs semaines”, se remémore Marine Alayse, la perfectionniste et la plus réservée des deux. “On s’est retrouvées avec la musique.” Les soeurs jumelles savent qu’elles veulent devenir chanteuses dès l’adolescence. “Mais personne nous aurait pris au sérieux dans notre petite ville”, assure Marine Alayse, qui a déjà dû convaincre ses parents. Après leur bac, elles enchaînent sur un cursus en anglais, qu’elle interrompe pour poursuivre un BTS en design. Tout ça pour atteindre les 21 ans et concrétiser leur rêve de longue date : s’installer aux Etats-Unis pour lancer leur carrière.
Un visa étudiant en poche, elles déménagent en 2016 pour étudier le “music business” à UCLA à Los Angeles. “La meilleure décision de notre vie”, assure Lorène. Les filles remplissent leur carnet de contacts et multiplient les collaborations avec leurs camarades de classe. Prenant en compte les conseils, elles ont décidé d’ajouter une “french touch” à leurs compositions autobiographiques en anglais. Accompagnées à la guitare, leurs chansons parlent de leur “libération” aux Etats-Unis, comme d’amour. Des paroles qu’elles mixent avec leurs sensibilités musicales, la “pop dance électro à la Lady Gaga” pour Lorène et “la pop de Demi Lovato” pour Marine, qui est la compositrice du duo.
Mais leur aventure n’est pas aussi rose que leur chanson. “On a beaucoup d’idées, mais pas de moyens”, regrette Lorène Alayse. Avec leurs maigres économies, elles auto-financent leurs enregistrements et se démènent pour trouver des salles pour leurs concerts, démarcher les studios et les producteurs. Un acharnement qui paie, puisqu’elles ont déjà joué leurs chansons sur les scènes de The Mint, Viper Room et du Silverlake Lounge. Et elles utilisent leurs cours pour s’améliorer : “on a appris que, pour faire carrière, la musique est à 30% importante contre 70% pour le marketing”, argue Marine Alayse. Elles pensent alors à développer une chaîne Youtube, où elles parleraient de la musique et du lifestyle californien.
Les déconvenues n’ont pourtant pas manqué. “Il est difficile de trouver un producteur qui tient ses promesses”, insiste Marine Alayse. “On en a déjà payé, et ils nous ont jamais envoyé le produit final.” Pourtant, elles ne perdent ni l’espoir, ni le sourire. “On n’a pas besoin de devenir Lady Gaga, juste de pouvoir vivre de la musique.”