Bien sûr c’est la reprise, bien sûr c’est un match officiel et bien sûr il y a un trophée en jeu, mais le cadre n’est pas anodin : New York. « Ça a une saveur particulière de gagner ici». Pour Bafétimbi Gomis, attaquant lyonnais, un titre glané ici n’en est que plus beau. Et si la formule varie, l’idée reste la même. Pour le gardien de l’OL, Hugo Lloris, c’est « symbolique » et selon l’entraîneur montpelliérain René Girard, le voyage a permis de “lier l’utile à l’agréable en s’offrant un footing comme on n’en a pas souvent l’occasion de s’offrir” (les joueurs de Montpellier ont effectué un footing dans Central Park mercredi).
La Ligue 1 s’exporte donc avec un Trophée des Champions (opposant chaque été le champion de France contre le vainqueur de la Coupe de France) qui voyage. Après Montréal (2009), Radès (2010) et Tanger (2011) c’était donc la quatrième fois que le trophée se jouait à l’étranger mais l’édition 2012 est la première à se dérouler dans un pays non-francophone.
Une opération qui vise avant tout à promouvoir le football français. La Ligue a tenté un pari en s’aventurant sur un territoire loin d’être conquis mais au potentiel qu’elle juge « intéressant » avec un nombre de licenciés croissant. Un point de vue que partage le Président de l’Olympique Lyonnais, Jean-Michel Aulas : « Nous avons à vendre l’image du football. (…) C’est important pour nous d’être là. Tout ce qui se passe ici en terme de sponsoring et de médiatisation permet à des équipes en général anglaises ou allemandes d’avoir, sur le territoire américain, une avance marketing importante. » Le football français s’exhibe espérant ainsi combler son retard et profiter du potentiel de revenus que représente le marché américain. Opération séduction en cours donc.
La Red Bull Arena n’avait malgré tout pas fait le plein avec 15 166 spectateurs, et parmi eux un très grand nombre d’invités. Mais l’affluence n’était pas en rapport avec la qualité du spectacle. Après des débuts difficiles, voire laborieux, les deux équipes ont au final pu livrer un match des plus agréables à regarder, mais qui restera une déception pour le Champion de France en titre. Menant deux fois à la marque (Utaka, 26ème et le nouvel attaquant argentin Emanuel Herrera, 54ème), Montpellier a en effet laissé revenir Lyon à chaque fois (Gomis à la 43ème et Lacazette, 76ème). Visiblement épuisés par la chaleur écrasante, les hommes de René Girard se sont finalement inclinés aux tirs aux buts par 4-2.
S’il est trop tôt pour juger de la réussite de la mission promotion de la LFP, coté terrain en tout cas, c’est mission accomplie si l’on en croit Bafé Gomis : « Le but est de promouvoir la Ligue 1 aux États-Unis et je pense que les spectateurs ont été bien gâtés avec notamment quatre buts et un match avec beaucoup de suspens ! »
(Crédit Photo: Vincent Bonnay)
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